Sophie Primas remercie avec ironie Bruno Le Maire de « consacrer du temps » au Sénat « qui vous voit si peu »
Auditionné mercredi 17 novembre par la commission des affaires économiques du Sénat, Bruno Le Maire a été fraîchement accueilli par Sophie Primas, la présidente de ladite commission. Elle lui reproche de sa présence très épisodique au Sénat, et qu’il est « sans doute plus confortable » de « rester entre vous au sein d’une majorité qui vous est acquise » que « de devoir débattre devant une assemblée qui est libre de son point de vue ». Le ministre garantit venir « toujours avec plaisir » mais ne nie pas une « conviction profonde de rééquilibrer le partage des responsabilités » entre les deux chambres.

Sophie Primas remercie avec ironie Bruno Le Maire de « consacrer du temps » au Sénat « qui vous voit si peu »

Auditionné mercredi 17 novembre par la commission des affaires économiques du Sénat, Bruno Le Maire a été fraîchement accueilli par Sophie Primas, la présidente de ladite commission. Elle lui reproche de sa présence très épisodique au Sénat, et qu’il est « sans doute plus confortable » de « rester entre vous au sein d’une majorité qui vous est acquise » que « de devoir débattre devant une assemblée qui est libre de son point de vue ». Le ministre garantit venir « toujours avec plaisir » mais ne nie pas une « conviction profonde de rééquilibrer le partage des responsabilités » entre les deux chambres.
Public Sénat

Par Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Stoïque, Bruno Le Maire, à l’écoute du propos liminaire de Sophie Primas, la présidente de la commission des affaires économiques du Sénat, devant laquelle le ministre de l’Economie est auditionné, mercredi 17 novembre. Courroucée de la présence en filigrane du ministre devant l’institution, la sénatrice LR des Yvelines a tenu à le « remercier véritablement de pouvoir consacrer du temps à cette chambre qui vous voit si peu. II est vrai que dans votre dernier livre, on peut lire que vous considérez que nous, sénateurs, sommes stop nombreux à vous contrôler, vous interroger, et que notre pouvoir parlementaire devrait être limité en matière budgétaire à de simples observations et, dites-vous, à une approbation sans droit d’amendement ».

« Vous comprendrez que cette attaque du bicamérisme, tout à fait médiatique, soit fraîchement accueillie »

Toujours en référence au dernier livre de Bruno Le Maire, Un éternel soleil (Albin Michel), Sophie Primas rappelle que « vous proposez même, je cite, de mettre fin au principe de double examen des lois par l’assemblée nationale et le Sénat. Vous comprendrez que cette attaque du bicamérisme, tout à fait médiatique, soit fraîchement accueillie dans cette assemblée. Il est vrai que rester entre vous au sein d’une majorité qui vous est acquise serait sans doute plus confortable que de devoir débattre devant une assemblée qui est libre de son point de vue ».


La sénatrice poursuit : « Ici, nous représentons tous les territoires de France. Les sénateurs apportent au débat législatif un point de vue indépendant, un regard ancré dans le quotidien, une vision alimentée par les années sur le terrain comme élus locaux. Nous avons la faiblesse de penser que cet apport peut améliorer les textes issus du parlement, et ceci quelle que soit la configuration entre majorité présidentielle et majorité sénatoriale. »

En réponse, Bruno Le Maire assure qu’il ne fait « aucun effort en venant au Sénat. J’y viens depuis que je suis élu à l’Assemblée nationale, depuis 15 ans ou presque, toujours avec plaisir, et c’est toujours un honneur d’être auditionné par les sénateurs. J’ai toujours considéré d’ailleurs que les sénateurs étaient utiles, et qu’ils avaient une appréciation très fine des attentes des Français ». S’il considère le Sénat comme « un bon sismographe de la société française », il confirme cependant une « conviction profonde de rééquilibrer le partage des responsabilités entre le Sénat et l’Assemblée nationale et de revoir notre procédure législative ».

Partager cet article

Dans la même thématique

7min

Politique

François Bayrou va demander le vote de confiance : « Il met un pistolet sur la tempe des députés »

Le Premier ministre engagera le 8 septembre, devant les députés, la responsabilité de son gouvernement, espérant ainsi ouvrir la voie aux discussions budgétaires de l’automne. Une annonce qui n’a pas manqué de surprendre au Sénat, où le gouvernement compte de nombreux soutiens. Mais à gauche comme à droite, les élus constatent l’impasse politique dans laquelle se trouve le Premier ministre.

Le

Paris: French Pm Press conference
3min

Politique

Bayrou demande un vote de confiance le 8 septembre à l’Assemblée nationale pour acter l’urgence financière du pays

Le Premier ministre, François Bayrou, a annoncé ce lundi qu’il engagerait le 8 septembre la responsabilité de son gouvernement devant l’Assemblée nationale, réunie en session extraordinaire. Ce vote de confiance, organisé conformément à l’article 49 alinéa premier de la Constitution pourrait entraîner la chute de son gouvernement.

Le

capture Baez
5min

Politique

Les « films de l’été » 8/8 : Joan Baez, la voix contestataire de l’Amérique des sixties

Légende de la musique folk et militante pacifiste, Joan Baez a décidé en 2019 de mettre un terme à une carrière longue de 60 ans, 30 albums et plus de 900 chansons… Dans le documentaire « Joan Baez, à voix haute » diffusé cet été sur Public Sénat, la réalisatrice Miri Navasky nous plonge dans les coulisses de cette tournée d’adieu et dans la carrière de cette égérie de la « protest-song » des années 60 et 70…

Le