Soupçons d’emploi fictif de l’ex-compagne de Collomb: auditions à Lyon
Des auditions étaient en cours mardi à Lyon dans le cadre de l'enquête préliminaire ouverte par le parquet national financier...

Soupçons d’emploi fictif de l’ex-compagne de Collomb: auditions à Lyon

Des auditions étaient en cours mardi à Lyon dans le cadre de l'enquête préliminaire ouverte par le parquet national financier...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Des auditions étaient en cours mardi à Lyon dans le cadre de l'enquête préliminaire ouverte par le parquet national financier pour détournement de fonds publics au bénéfice de l'ex-compagne du maire de la ville, Gérard Collomb, a appris l'AFP de sources concordantes.

Des collaborateurs et des proches de M. Collomb étaient entendus sur la réalité d'un emploi municipal occupé par cette femme, Meriem Nouri.

Ce sont au moins une dizaine de personnes qui devaient être entendues jusqu'à jeudi par les enquêteurs, précise-t-on localement. Sollicité par l'AFP, le cabinet de M. Collomb n'avait pas réagi dans l'immédiat.

De source proche de la métropole, on indique que David Kimelfeld, président de la collectivité et rival de M. Collomb en vue des prochaines élections métropolitaines, a également été entendu.

Des perquisitions avaient déjà eu lieu en juin à la mairie et au domicile de M. Collomb, réélu sans interruption depuis 2001.

Le parquet de Lyon s'est saisi du dossier en février après avoir été alerté par les magistrats de la Chambre des comptes sur la situation de cet agent. Averti au même moment, Gérard Collomb a de son côté commandé une enquête administrative.

Dans son dernier rapport sur la gestion de la Ville de Lyon, la Chambre régionale des Comptes (CRC) Auvergne-Rhône-Alpes a émis des doutes sur la réalité de l'emploi de cet agent pendant une dizaine d'années. Le préjudice pour la collectivité serait de 390.000 euros.

Selon la CRC, l'activité "alléguée" de Mme Nouri entre 2010 et 2015 "n'a fait l'objet d'aucune traduction administrative", et, de juillet 2015 à avril 2018, celle-ci n'a été affectée "à aucun emploi de la ville correspondant à son grade et à ses fonctions effectives". La CRC en conclut ne pas disposer "d'éléments matériels" attestant du travail de cet agent sur l'ensemble de la période.

La mairie s'est défendue via une enquête interne signée par un ancien président de la cour administrative d'appel de Lyon, qui écarte d'emblée tout lien entre l'embauche de Mme Nouri et sa relation avec M. Collomb, antérieure à l'élection de celui-ci à la mairie.

Son enquête souligne que, si le dossier administratif de l'intéressée contient "peu d'actes administratifs", cette situation ne lui est pas "propre".

Ce rapport dément tout emploi fictif ou régime de faveur, évoquant seulement une "inertie administrative regrettable" de juillet 2015 à novembre 2017. Période durant laquelle Mme Nouri "n'apparaît affectée dans aucun des services" de la ville mais aurait poursuivi une activité "brouillonne, parfois irritante pour les services".

Interpellé sur la question en conseil municipal la semaine dernière, Gérard Collomb s'est interrogé: "Finalement, de quoi parlons-nous? D'une période de flou (...) de deux ans" alors que Mme Nouri a été titularisée à la mairie en 2004.

"On verra ce qu'ont été ses activités, mais après avoir interrogé un certain nombre de personnes", l'enquête administrative conclut que "l'agent en question faisait preuve de beaucoup d'activité - certes quelquefois désordonnée - auprès d'un certain nombre de services", a-t-il assuré.

Partager cet article

Dans la même thématique

Soupçons d’emploi fictif de l’ex-compagne de Collomb: auditions à Lyon
4min

Politique

Réforme des retraites : « La suspension est un leurre, elle sera retoquée en commision mixte paritaire », avertit Cécile Cukierman (PCF)

Au Sénat, la droite et une partie de la gauche tombent d’accord sur une chose : la procédure parlementaire permettra à la droite et le centre d’enterrer la suspension de la réforme des retraites. Un fait qui inspire de la sérénité à Claude Malhuret (Horizon) sur la possibilité de réécrire la copie de Sébastien Lecornu, et pousse au contraire Cécile Cukierman (PCF) à enjoindre les députés de gauche à le prendre en compte dans leur vote de la censure ce jeudi.

Le

Paris: Questions au gouvernement Assemblee nationale
4min

Politique

Budget : l’abandon du 49.3 va-t-il prendre les socialistes à leur propre piège ?

Avec le non-recours au 49.3, les socialistes ont été entendus par Sébastien Lecornu. Mais ils sont désormais contraints à voter le budget de la Sécurité sociale pour valider la suspension de la réforme des retraites. Un véhicule législatif confirmé par le Premier ministre, ce mercredi. Sans cette arme du parlementarisme rationalisé, les budgets de la Sécurité sociale comme celui de l’Etat seront également amendés par la droite. Ce qui pourrait amener à des copies finales difficiles à assumer pour les socialistes.

Le

Direct. Suivez la déclaration de politique générale de Sébastien Lecornu devant le Sénat
30min

Politique

Sébastien Lecornu accueilli froidement au Sénat : revivez les temps forts de la déclaration de politique générale

Le Premier ministre s'est exprimé devant les sénateurs pour sa déclaration de politique générale. Suspension de la réforme des retraites, décentralisation, budget...Le discours de Sébastien Lecornu était différent de celui prononcé à l'Assemblée la veille. Si l'ambiance était plus calme qu'au Palais Bourbon, l'accueil des sénateurs n'en était pas pour autant très enthousiaste.

Le

Soupçons d’emploi fictif de l’ex-compagne de Collomb: auditions à Lyon
9min

Politique

Budget : « Incertain » en 2029, le passage à 3 % de déficit arrivera « au mieux en 2031 », alerte Pierre Moscovici

« Le scénario économique pour l’année 2026 repose sur une hypothèse optimiste », affirme devant le Sénat Pierre Moscovici, président du Haut conseil des finances publiques. Il doute de la capacité du gouvernement à atteindre ses objectifs, avec un budget dont la copie finale est très incertaine. Seule « bonne nouvelle » : « Un début d’amélioration de nos finances publiques » en 2025, après « le bug majeur de 2024 ».

Le