Soupçons d’emplois fictifs: Michel Mercier et ses filles auditionnés
Le sénateur Michel Mercier, qui a renoncé à intégrer le Conseil constitutionnel, a été auditionné avec ses filles mercredi par...

Soupçons d’emplois fictifs: Michel Mercier et ses filles auditionnés

Le sénateur Michel Mercier, qui a renoncé à intégrer le Conseil constitutionnel, a été auditionné avec ses filles mercredi par...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Le sénateur Michel Mercier, qui a renoncé à intégrer le Conseil constitutionnel, a été auditionné avec ses filles mercredi par les policiers chargés de l'enquête sur leurs emplois d'assistantes parlementaires, a-t-on appris vendredi auprès de son avocat.

L'ancien garde des Sceaux et ses deux filles "ont été entendus simultanément comme témoins libres, sans être confrontés", "pendant sept à dix heures" dans les locaux de l'Office anticorruption de la police judiciaire (Oclciff) à Nanterre, a indiqué à l'AFP Me André Soulier, confirmant une information de France Inter

Rattrapé, après François Fillon et Bruno Le Roux, par cette nouvelle polémique sur des emplois familiaux d'élus, Michel Mercier a finalement renoncé mardi à siéger au Conseil constitutionnel, moins d'une semaine après le vote par le Parlement de l'interdiction faite aux ministres et aux parlementaires d'employer des collaborateurs familiaux.

Le sénateur MoDem, 70 ans, qui avait été proposé fin juillet par le président du Sénat pour intégrer le Conseil constitutionnel, fait l'objet d'une enquête préliminaire ouverte le 2 août par le parquet national financier (PNF) après des révélations du Canard enchaîné.

Selon le journal satirique, le sénateur du Rhône a recruté une de ses filles, Véronique, entre 2003 et 2012 et employé sa seconde fille, Delphine, à mi-temps d'août 2012 à avril 2014, pour l'assister au Palais du Luxembourg. Les enquêteurs ont alors été chargés par le PNF de vérifier la véracité de ces emplois, afin de mettre au jour un éventuel "détournement de fonds publics".

Selon le Canard, Delphine Mercier habitait alors Londres, alors que son lieu de travail était Paris. Lors des auditions, "nous avons fourni la liste de ses déplacements à Paris pendant cette période" pour effectuer ses missions, a expliqué l'avocat.

En ce qui concerne Véronique Mercier, "les enquêteurs n'ont aucun doute qu'elle a effectué un vrai travail", selon une source dans l'entourage.

Contrairement aux affirmations du Canard, elle n'a pas été directement employée de son père, mais elle a suivi de très près sa carrière. Selon cette source, de 2003 à 2009, Véronique Mercier était assistante parlementaire du groupe centriste au Sénat présidé par son père. Elle l'a suivi ensuite en 2009 au ministère de l'Espace rural et de l'Aménagement du territoire, puis fin 2010 au ministère de la Justice, où elle travaillait à chaque fois auprès des directeurs de cabinets.

- Epouse collaboratrice -

"Au cours de l'audition, ont été aussi évoqués brièvement deux autres cas," a ajouté André Soulier.

D'une part, celui du fils de Michel Mercier, dont Le Canard Enchaîné a révélé mercredi qu'il est employé au conseil départemental du Rhône, présidé par son père de 1990 à janvier 2013.

D'autre part, celui de l'épouse du sénateur. "Mme Mercier a été sa collaboratrice à Lyon et à Thizy-les-Bourgs à partir de 1995", au cours de différents mandats locaux et nationaux de son mari, a indiqué Me Soulier, 83 ans et figure de barreau de Lyon.

"Elle s'occupait du courrier, recevait en rendez-vous... Il n'y a rien à cacher, tout est clair", a-t-il ajouté.

L'avocat envisage de consigner "si nécessaire" 40.000 euros sur le compte d'un organisme indépendant lié à l'ordre des avocats de Lyon, afin de faire face à un éventuel remboursement des salaires perçus pendant 22 mois par Delphine Mercier.

Joint par l'AFP, le PNF n'a pas confirmé la tenue de ces auditions.

Partager cet article

Dans la même thématique

PARIS , LES CANDIDATS REMI FERAUD ET EMMANUEL GREGOIRE
8min

Politique

« Force du dégagisme », « fin de cycle » et « bataille de chiens » à venir : les socialistes font le bilan, après la victoire d’Emmanuel Grégoire face à Rémi Féraud

La victoire d’Emmanuel Grégoire, dès le premier tour, lors de la primaire PS qui l’opposait au sénateur Rémi Féraud s’explique notamment par « la volonté de tourner la page Hidalgo » chez les militants, mais aussi le poids des rapports de force issus du congrès PS ou la « dérive clanique » autour de la maire sortante.

Le

SIPA_01206229_000010
6min

Politique

Programmation de l’énergie : en commission, les sénateurs ne reprennent pas le moratoire sur l’éolien et le photovoltaïque

En commission des affaires économiques, les sénateurs ont adopté la proposition de loi sénatoriale, dite Gremillet, qui avait été passablement dénaturée par des amendements des députés LR et RN, puis finalement rejetée par l’Assemblée nationale. Le moratoire sur l’éolien et le photovoltaïque ou encore la réouverture de la centrale nucléaire de Fessenheim ne figurent plus dans le texte adopté en commission pour une deuxième lecture prévue la semaine prochaine.

Le

Soupçons d’emplois fictifs: Michel Mercier et ses filles auditionnés
3min

Politique

Loi Duplomb : un texte qui permet « de mettre les agriculteurs français au même niveau que les agriculteurs européens », assure son auteur

Ce mardi, Laurent Duplomb, sénateur LR de Haute-Loire, auteur du texte « visant à lever les contraintes sur le métier d’agriculteur », était invité sur la matinale de Public Sénat. Il a évoqué l’accord trouvé en commission mixte paritaire sur sa proposition de loi, ainsi que les critiques qu’elle suscite, notamment en ce qui concerne la réintroduction de l’acétamipride, un pesticide interdit en France depuis 2018.

Le

Soupçons d’emplois fictifs: Michel Mercier et ses filles auditionnés
2min

Politique

Canicule : « La vigilance rouge ne concerne pas que les publics les plus fragiles, elle concerne tout le monde », déclare François Bayrou

Alors que la France fait face à un épisode caniculaire, François Bayrou, accompagné de Catherine Vautrin, Agnès Pannier-Runacher et Bruno Retailleau s’est rendu ce mardi au centre opérationnel de gestion des crises du ministère de l’Intérieur. L’objectif était de faire état de l’ensemble des mesures prises pour faire face à cette vague de chaleur.

Le