Souveraineté numérique : Bruno Le Maire favorable à une monnaie virtuelle publique
Alors que Facebook s’apprête à lancer sa propre monnaie virtuelle, le Libra, Bruno Le Maire souhaite lancer une réflexion sur la création d’une monnaie virtuelle publique. « Nous ne pouvons pas accepter qu’une entreprise privée se dote des instruments de souveraineté d’un État » s’est-il inquiété.

Souveraineté numérique : Bruno Le Maire favorable à une monnaie virtuelle publique

Alors que Facebook s’apprête à lancer sa propre monnaie virtuelle, le Libra, Bruno Le Maire souhaite lancer une réflexion sur la création d’une monnaie virtuelle publique. « Nous ne pouvons pas accepter qu’une entreprise privée se dote des instruments de souveraineté d’un État » s’est-il inquiété.
Public Sénat

Par Public Sénat

Temps de lecture :

2 min

Publié le

Mis à jour le

Devant la commission d’enquête du Sénat sur la souveraineté numérique, Bruno Le Maire n’a pas caché sa « préoccupation » vis-à-vis du projet de monnaie virtuelle, Libra, de Facebook. (…) « D’abord parce que ça pose des problèmes de sécurité, nous sommes nous, États, soumis à des règles en matière de lutte contre le financement du terrorisme ou de lutte contre des financements illégaux (…) Libra ne serait pas soumis à ces mêmes obligations. Deuxième raison, Dans des États qui ont des monnaies faibles, Libra pourrait parfaitement se substituer à ses monnaies souveraines (…) Imaginez que Libra existe en Argentine (…) Est-ce qu’il n’y aurait pas un risque que Libra se substitue au Peso ? » a détaillé le ministre de l’Économie.

Libra:« Nous ne pouvons pas accepter qu’une entreprise privée se dote des instruments de souveraineté d’un État » Le Maire
02:12

Afin de préserver l’apanage de la souveraineté des États, la monnaie, Bruno Le Maire propose de travailler dans deux directions : le privé et le public. Pour la première, le ministre appelle les banques en particulier françaises « à voir comment elles peuvent parvenir, en Europe, à réduire ces coûts de transactions financières (…) à réduire les délais et les coûts de transaction entre les États européens ». Le ministre de l’Économie souhaite aussi lancer une réflexion sur « une monnaie digitale publique ». Un projet qu’il proposera en octobre, à Washington, lors de la réunion des ministres des finances. « Je rappelle que certaines banques centrales, au Royaume-Uni, en Suède, ont commencé à lancer des expériences sur ce sujet. Il serait bon que la banque centrale européenne puisse se saisir de cette difficulté ».

En ce qui concerne la taxation des Gafa, Bruno Le Maire a rappelé que, « faute de taxation européenne, nous avons adopté une taxation nationale ». « Je constate que dans d’autres pays européens, en Espagne en Grande-Bretagne, en Italie, en Autriche, le même type de taxation est soit adopté soit sur le point de l’être » s’est-il félicité.

Gafa : « Si les choses bougent à l’OCDE, c’est parce que la France a mis en place cette taxation nationale »

Gafa; « Si les choses bougent , c’est parce que la France a mis en place cette taxation" se félicite Le Maire
02:57

Toutefois, lors du dernier G7, à Biarritz, « un accord de principe » a été trouvé entre la France et les États-Unis. « Il repose sur une solution très simple : trouver une solution internationale à l’OCDE qui se substituera à la taxation nationale ». « Si aujourd’hui les choses bougent à l’OCDE, c’est parce que la France a mis en place cette taxation nationale et que nos amis américains redoutent la multiplication des taxations nationales partout à travers le monde » a-t-il expliqué.

« Cloud de confiance »

Enfin, Bruno Le Maire a annoncé la mise en place prochaine, d’un « cloud de confiance ». « Il aura vocation à stoker toutes les données stratégiques des entreprises françaises qui le souhaitent ». Confié à l’entreprise à Dassault système, les premiers travaux de ce nouveau cloud devront être rendus à la fin de l’année.

 

Partager cet article

Dans la même thématique

Souveraineté numérique : Bruno Le Maire favorable à une monnaie virtuelle publique
3min

Politique

Rencontre entre Sébastien Lecornu et le PS : « Nous n'arriverons pas à un accord si nous ne faisons pas des pas dans leur direction », estime Christophe Béchu

Le Premier ministre Sébastien Lecornu reçoit ce mercredi 17 septembre les représentants socialistes à Matignon. De nombreuses figures du bloc central appellent à trouver un accord avec le PS pour faire adopter le prochain budget. Pour Christophe Béchu, secrétaire général d’Horizons, il faut « bien entendu » faire des concessions à la gauche dans cette optique, explique-t-il dans la matinale de Public Sénat.

Le

SIPA_01066724_000014
8min

Politique

Référendum sur l’immigration : une pétition controversée relance le débat enterré au Sénat en 2023

Plus d’1,3 million de personnes auraient signé la pétition de Philippe De Villiers en faveur d’un référendum sur l’immigration, dont certains cadres LR, comme Laurent Wauquiez. L’idée d’élargir les conditions du recours au référendum de l’article 11 de la Constitution aux questions migratoires avait été portée en 2023 par l’ancien président du groupe LR du Sénat, Bruno Retailleau avant d’y renoncer faute de majorité.

Le