Stations de ski : « Ce n’est pas sur un tire-fesses qu’on attrape le covid », s’emporte Loïc Hervé

Stations de ski : « Ce n’est pas sur un tire-fesses qu’on attrape le covid », s’emporte Loïc Hervé

Lors des questions d’actualité au gouvernement, le sénateur de Haute-Savoie a interpellé le secrétaire d’Etat aux affaires européennes, Clément Beaune, sur le sort des remontées mécaniques françaises, contraintes à la fermeture, au regard de la situation de nos voisins européens.
Public Sénat

Par Pierre Maurer

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En première ligne depuis plusieurs semaines pour défendre le secteur de la montagne, le sénateur centriste Loïc Hervé a interpellé ce mercredi le secrétaire d’Etat aux affaires européennes, Clément Beaune, au sujet, selon lui, de l’absence de coordination européenne sur l’ouverture des remontées mécaniques. Dans son viseur : l’ouverture des stations en Suisse, par exemple, et la volonté du gouvernement d’interdire les citoyens français de s’y rendre.

L’ancien « sherpa Europe » d’Emmanuel Macron, Clément Beaune, a d’abord rappelé que la décision du gouvernement n’était pas de « gaieté de cœur » mais « parce que nous savons qu’il y a des lieux de rassemblements qui peuvent être dangereux dans un moment où l’épidémie n’est pas totalement maîtrisée ». « Si nous rouvrions trop tôt, nous prendrions un risque sanitaire et économique pour les acteurs concernés car si l’épidémie continue à se développer de manière générale, c’est le haut de la saison, notamment le mois de février qui serait remis en cause », a-t-il plaidé.

« Sur la coordination européenne, nous l’avons initiée », a signalé Clément Beaune. « Elle est inédite. Grâce à l’initiative que nous avons prise pour éviter qu’il y ait une forme de concurrence excessive ou déloyale et un risque sanitaire de réimportation du virus, l’Italie a annoncé la fermeture de ses stations pour la période des fêtes, c’est le cas aussi de l’Allemagne, de la Bulgarie, de la Slovénie. C’est aussi le cas d’Andorre, qui a changé de décision à la suite de cet effort de coordination, et je tiens à préciser que pour l’Espagne et l’Autriche, tout sera fermé. Hôtels, bars, restaurants, et une quarantaine est imposée. Donc il n’y aura de fait pas de concurrence touristique », a-t-il abondé. Puis de détailler, pour les pays où l’ouverture des stations est autorisée : « En Espagne, il y a trois communautés qui ont des stations de ski, notamment la Catalogne et nous avons fait en sorte qu’il y ait une interdiction pour les non-résidents dans ces régions, d’accéder aux stations. Les autorités espagnoles mettront en place des contrôles. Nous le ferons aussi pour la Suisse, si nous n’arrivons pas à mener une coordination diplomatique dans les prochains jours. Nous continuons à le faire mais ce sont des décisions cantonales en Suisse. »

Clément Beaune : "La coordination européenne sur les stations de ski est inédite"
02:30

« Ce n’est pas sur un tire-fesses qu’on attrape le Covid », a rétorqué Loïc Hervé, insatisfait par la réponse du secrétaire d’Etat, demandant en sus des explications sur les fondements juridiques des contrôles aux frontières pour aller en Suisse. À une question suivante et similaire de la sénatrice Les Républicains Sylviane Noël sur le désespoir économique des stations, Clément Beaune a rappelé les mesures de soutien économique mises en place par le gouvernement, notamment un « dispositif de soutien ad hoc et ciblé » pour les stations. « L’objectif du gouvernement est une réouverture progressive », a-t-il répété. Le Premier ministre recevra les acteurs du secteur de la montagne le 11 décembre prochain pour un nouveau bilan d’étape.

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