Stéphane Bern : « Le patrimoine de proximité peut relancer la machine économique »
Jeudi 7 mai, Stéphane Bern a été auditionné par la délégation sénatoriale aux collectivités territoriales. Missionné depuis 2017 par Emmanuel Macron, l’animateur plaide pour un « new deal » du patrimoine rural.

Stéphane Bern : « Le patrimoine de proximité peut relancer la machine économique »

Jeudi 7 mai, Stéphane Bern a été auditionné par la délégation sénatoriale aux collectivités territoriales. Missionné depuis 2017 par Emmanuel Macron, l’animateur plaide pour un « new deal » du patrimoine rural.
Public Sénat

Par Samia Dechir

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2 min

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Stéphane Bern en est persuadé : après les deux guerres mondiales, c’est la culture qui aurait permis à la France de s’en sortir. Face à la crise qui s’annonce, il veut faire du patrimoine de proximité un levier pour « relancer la machine économique ».

Malentendu

La veille de l’audition, Stéphane Bern avait publiquement regretté que le patrimoine soit le grand oublié du plan pour la culture d’Emmanuel Macron. Un « simple malentendu », affirme-t-il désormais. Des annonces spécifiques pour le secteur seront faites dans les prochains jours, lui a-t-on assuré au gouvernement. « Le Président va lancer un signal fort » veut croire Stéphane Bern

Devant les sénateurs, il a plaidé pour un « new deal », un plan de soutien massif de l’État au patrimoine rural. Sa crainte, c’est qu’avec la crise, le gouvernement ne resserre son action que sur les grands chantiers emblématiques. Or, tous les lavoirs, églises et autres petits monuments de la ruralité, non classés, sont essentiels à la survie de villages qui n’ont pas les moyens de les entretenir.

Appel à la réouverture des sites

Stéphane Bern appelle aussi à des mesures plus urgentes, comme la réouverture de tous les sites patrimoniaux aux visiteurs dès le mois de juin. Habituellement, ils attirent 90 millions de touristes par an. D’après lui, il serait « très facile » d’y respecter les préconisations sanitaires, en organisant « des visites privées de 10 personnes ». Leur fermeture coupe les propriétaires de ces sites d’une partie des recettes nécessaires à leur entretien. Elle prive aussi de revenus les guides et les artisans des chantiers de restauration. 500 000 emplois dépendent directement du patrimoine en France.

« Le combat continue »

En 2019, le loto du patrimoine a rapporté près de 24 millions d’euros, soit 4 millions de plus que l’année précédente, a annoncé Stéphane Bern, précisant que « tous les tickets ont été vendus ». Créé en 2017 pour récolter des fonds destinés à la restauration de sites patrimoniaux, le loto du patrimoine connaît un succès croissant. Malgré la crise qui s’annonce, l’opération va se poursuivre en 2020. « Le combat continue » a lancé Stéphane Bern, qui espère dévoiler avant l’été la liste des 103 monuments retenus pour bénéficier du loto 2020.

 

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