Stéphane Travert présente un plan pour le bien-être animal, de la com’ selon les ONG
Le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert a présenté mercredi la feuille de route du gouvernement pour améliorer le bien-être...

Stéphane Travert présente un plan pour le bien-être animal, de la com’ selon les ONG

Le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert a présenté mercredi la feuille de route du gouvernement pour améliorer le bien-être...
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Le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert a présenté mercredi la feuille de route du gouvernement pour améliorer le bien-être animal, comprenant dispositions existantes, éléments de la future loi Alimentation, et mesures à l'étude.

Ce plan est vivement critiqué par les associations qui accusent le gouvernement de faire du réchauffé.

Ce plan a été présenté en marge d'une visite du ministre aux abattoirs Puigrenier, à Montluçon (Allier), afin d'illustrer concrètement les plans de développement des filières d'élevage avec le distributeur, l'abatteur et les éleveurs qui mettent en place par contractualisation les engagements du bien-être animal, a indiqué l'entourage de Stéphane Travert.

Au rayon innovation, le ministre a rappelé la création d'un centre de référence sur le bien-être animal piloté par l'Inra, initié par le gouvernement précédent et mis en place fin 2017. Il a également évoqué les travaux de recherche en cours pour aider les professionnels à améliorer leur pratiques.

M. Travert a évoqué la convention passée avec une entreprise pour créer d'ici à 2024 une méthode permettant aux industriels de mettre fin au broyage des poussins mâles auxquels ont recours les industriels désireux de ne garder que les futures poules pondeuses.

"C'est une technique qui existe aujourd'hui" a admis M. Travert lors d'un point presse, et "à laquelle il faut mettre fin". "Nous avons engagé 4,3 millions d'euros avec une entreprise pour un dispositif qui permettra de faire du +sexage+ (tri) à l'intérieur de l'œuf pour éliminer les poussins mâles, avant leur éclosion", a-t-il dit.

Le ministre a également rappelé l'engagement de la filière à limiter à 50% la proportion d'œufs de poules issus d'élevages en cages d'ici à 2022.

- "Un coup de com' après le tsunami Hulot" -

Pour la filière de viande bovine, qui souhaite faire monter en puissance la proportion de produits sous signe de qualité label rouge, Stéphane Travert l'a appelée à faire de ce label un gage d'excellence en termes de bien-être et à changer son cahier des charges.

Ce plan "est juste un coup de com après le tsunami Hulot, en utilisant opportunément le plan d'actions +bien-être+ animal 2016/2020 initié par Stéphane Le Foll", a réagi mercredi la fondation Brigitte Bardot, qui indique que Stéphane Travert "s'est opposé à tous les amendements favorables aux animaux lors de l'étude du projet de loi Agriculture" au printemps.

Le texte doit être examiné à l'Assemblée nationale à compter du 12 septembre.

"Ce que présente aujourd'hui Stéphane Travert, c'est la stratégie mise en place en 2016 sous son prédécesseur Stéphane Le Foll", a renchéri auprès de l'AFP Agathe Gignoux, une porte-parole de l'association de défense des animaux d'élevage CIWF, qui a dénoncé une "belle opération de communication".

Le CIWF a également fustigé l'autorisation cet été par la France "malgré les chaleurs caniculaires", de transports de bovins vers la Turquie. "Un scandale", selon Mme Gignoux.

Elle a évoqué des animaux "bloqués à la frontière turque, pendant dix jours, dans leur camion, sans eau, sans nourriture, certains sont morts dans le camion".

Répondant aux critiques du magazine 30 millions d'Amis qui avait demandé l'interdiction de ces transports, M. Travert s'était alors absous de toute responsabilité sur le sujet, en arguant que les bovins français retrouvés dans de mauvaises conditions sanitaires en Turquie n'avaient pas été expédiés par la France, mais par l'Espagne et la République Tchèque, leurs pays de destination initiale.

Selon CIWF, un nouveau convoi transportant 275 animaux est parti fin août de la Loire vers Edirne en Turquie dans des conditions de températures "inadaptées".

La législation autorise des transports d'animaux vivants seulement à une température maximum de 30°C, avec une tolérance de 5°C.

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