Suppression de l’ISF : « Je ne reviens pas sur quelque chose qui fonctionne », tranche Pannier-Runacher

Suppression de l’ISF : « Je ne reviens pas sur quelque chose qui fonctionne », tranche Pannier-Runacher

La ministre chargée de l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher, estime que la réforme de la fiscalité sur les hauts patrimoines au début du quinquennat a permis de créer des emplois. Elle a fermé la porte à toute modification, alors qu’un rapport de France Stratégie souligne la forte progression des revenus tirés des dividendes chez les plus hauts revenus.
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Le débat était monté au printemps, au moment de la facture du confinement et de l’examen des budgets rectificatifs. Il est revenu ces derniers jours, après la publication d’un rapport d’un comité d’évaluation des réformes de la fiscalité, réalisé grâce au travail de France Stratégie (dépendant de Matignon). En 2018, les dividendes distribués ont augmenté de 60% et se sont concentrés sur les plus fortunés : 0,01% des foyers fiscaux en a reçu le tiers. À l’heure où la précarité augmente, les oppositions donnent de la voix pour rétablir l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), réduit en un impôt sur la fortune immobilière (IFI) au début du quinquennat, ou encore pour revenir sur l’abaissement de la fiscalité sur les revenus tirés du capital (flat tax).

Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l'Industrie, a clairement fermé la porte à tout ajustement. Invitée ce 12 octobre 2020 d'Audition publique, sur les chaînes parlementaires en partenariat avec Le Figaro Live, elle a fait le lien entre cette réforme fiscale et ses effets positifs sur l’économie, ce que n’a pas su faire le président du comité d’évaluation. « Il faut penser que ce choix n’a pas été mauvais puisque c’est pendant ces trois dernières années que nous avons créé le plus d’emplois ces dix dernières années : 500 000 emplois […] Je ne reviens pas sur quelque chose qui fonctionne », a insisté la ministre. Pas question non plus de jouer sur le niveau d’imposition des dividendes, un « impôt d’importance assez modeste », selon ses termes. L’an dernier, France Stratégie évaluait le coût de ces deux allègements à 2,9 milliards d’euros.

« Il faut quand même regarder la réalité, vous allez avoir des effets de patrimoine »

D’après la ministre, la France a pu accéder à la « première marche du podium des investissements étrangers dans l’industrie », après cette réforme. Agnès Pannier-Runacher a en outre souligné que l’année de référence de l’étude n’était pas l’année en cours. « Soit ils sont très forts dans la projection de l’impact de la crise sur l’économie, soit il y a un petit hiatus dans la présentation », a-t-elle argumenté.

Ce 12 octobre a par ailleurs été marqué par la publication d’une note du Conseil d'analyse économique, indiquant que les deux tiers de l’épargne privée accumulée pendant le confinement sont le fruit des 20 % les ménages les plus riches. « L’année 2020 n’est pas terminée. Avant de tirer des bilans sur la comète, il faut quand même regarder la réalité, vous allez avoir des effets de patrimoine », a tempéré Agnès Pannier-Runacher, qui a déplacé le débat sur l’accompagnement des salariés victimes de la crise économique. « Le sujet aujourd’hui c’est de savoir comment on répond au fait que vous avez des personnes qui sont en train de perdre leur emploi. Le premier vecteur de la pauvreté, c’est la perte d’emploi. La réponse, elle est précisément dans le fait de relancer l’économie », a-t-elle mis en avant.

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