C’est un coup dur pour Édouard Philippe. Alors qu’en début d’après-midi mercredi, le Premier ministre faisait était d’une suspension de la hausse des taxes sur les carburants pour 6 mois, l’Élysée a repris la main sans la soirée. Cette hausse des taxes n’est pas « suspendue ni différée » mais bien « annulée » indique le palais présidentiel à franceinfo.
Dans la foulée, sur BFM TV, le ministre de la Transition écologique et solidaire, François de Rugy explique : « Les gens ont eu l'impression qu'il y avait une entourloupe, qu'on leur disait c'est une suspension mais hop, ça reviendra après ».
Pourtant, quelques heures plus tôt, dans son discours devant les députés, le Premier ministre se contentait simplement d’évoquer une possible annulation de l’augmentation de la taxe carbone dans 6 mois, « si nous ne trouvons pas de bonnes solutions ».
Mais voilà au Sénat, où le projet de loi de finances pour 2019 est examiné, les parlementaires avaient déjà supprimé cette hausse pour l’année prochaine. « Autant nous pouvions accepter l’année dernière une hausse modérée. Autant, il était déraisonnable de fixer à l’avance une trajectoire pluriannuelle de l’augmentation de la TICPE (taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques) » avait expliqué le 26 novembre, le rapporteur général du budget au Sénat, Alberic de Montgolfier.
« Le gouvernement a pris sa décision : il ne rétablira pas à l’Assemblée nationale la hausse des taxes sur le carburant que j’ai fait supprimer au Sénat. Merci à mes collègues sénateurs d’avoir entendu la demande des gilets jaunes et d’offrir au gouvernement une sortie de crise » s’est félicité ce matin sur Twitter le sénateur LR.
Alors que la crise sociale atteint son paroxysme, il était en effet difficile d’imaginer dans les prochains jours, lorsque le projet de loi de finances arrivera sur la table du Palais Bourbon, les députés revenir sur le vote des sénateurs.