Des augmentations de taxe d'habitation ont été votées par 55 communes de plus de 10.000 habitants, a indiqué jeudi au Figaro le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, renvoyant sur les maires la responsabilité d'une hausse constatée par certains contribuables.
La baisse de 30% de la taxe d'habitation est une des mesures-phare du gouvernement Macron. Mais alors que les avis commencent à arriver dans les boîtes aux lettres, des contribuables ont partagé ces derniers jours, sur les réseaux sociaux notamment, leur désagréable surprise en constatant une augmentation de cet impôt.
"Seules 55 communes de plus de 10.000 habitants ont voté des augmentations de taxe d'habitation. C'est le cas de Chantilly, Rambouillet ou Sceaux par exemple. A ces quelques exceptions près, nous saluons la responsabilité des élus locaux qui n'ont pas augmenté les impôts de leurs habitants", a déclaré le ministre.
Avis d'imposition de la taxe d'habitation, daté de 2003
AFP/Archives
Selon le Figaro, c'est au total plus de 6.000 communes françaises - soit plus d'une ville sur six - qui ont augmenté leur taxe d'habitation en 2018.
"C'est moins que l'année dernière: en 2017, la taxe d'habitation avait progressé dans 7.300 communes, en moyenne de 0,73 point. Cette année, l'augmentation moyenne s'élève à 0,49 point", a commenté Gérald Darmanin.
Selon lui, "c'est la preuve que l'immense majorité des élus a confiance dans le gouvernement pour leur verser la compensation à l'euro près à laquelle nous nous sommes engagés. Nous avons laissé aux communes la liberté de fixer leur taux, comme les maires le demandaient".
"Il est important de préserver la liberté des élus locaux de voter les taux. Notre politique est de baisser les impôts, nous le faisons. Chacun peut le constater. Et nous baissons la taxe d'habitation des Français les plus modestes. Nous sommes le gouvernement des classes populaires et moyennes", a-t-il ajouté.
Plus tôt dans la journée, le Premier ministre Edouard Philippe avait pour sa part évoqué une baisse constatable "sauf (...) lorsque des communes informées de ce que la mesure s'accompagnait d'un dégrèvement, ont choisi librement sans doute de remonter leurs taux".
"Chacun assume ses décisions", avait-il ajouté lors des questions au gouvernement au Sénat.
Interrogé par le Figaro sur l'échéancier de la suppression de la taxe, Gérald Darmanin a rappelé qu'"un peu plus de 5 millions de foyers, la population la moins modeste, ne sont pas concernés par la baisse progressive de la taxe entre 2018 et 2020".
Le pouvoir d'achat en 2019 avec les mesures prévues par le gouvernement
AFP
Il ajoute que "leur taxe sera supprimée en 2021, soit intégralement cette année-là, ou en deux fois, en 2021 et 2022". Le gouvernement avait jusqu'alors évoqué la date butoir de 2021.
Interrogée par les sénateurs sur sa position au sujet de proposition de loi LR visant à interdire le port de signes religieux dans les compétitions sportives et dans les piscines municipales, la ministre des Sports, Marie Barsacq a indiqué que « le gouvernement dans son ensemble soutenait » le texte. Le mois dernier, elle avait affirmé « que le port du voile n’était pas de l’entrisme ».
Le président du groupe LR du Sénat prend ses distances avec la proposition du ministre François Rebsamen de recréer une « contribution modeste » pour les communes. Pour les sénateurs LR, « il faut donner un peu plus d’autonomie » aux collectivités, mais sans nouvel impôt local.
« La position du PS, c’est de dire que nous sommes favorables au principe de la proportionnelle, mais nous voulons savoir quelle sera la sauce à laquelle les électeurs seront associés », affirme Patrick Kanner, patron du groupe PS du Sénat.
Le président du groupe écologiste du Sénat, Guillaume Gontard, reproche la mollesse de la réponse « des plus hautes autorités de l’Etat », après l’assassinat d’Aboubakar Cissé, fidèle musulman, tout en saluant les « mots justes » employés par François Bayrou. « Le drame du Gard est épouvantable » a rappelé le premier ministre.