Télétravail : « Oui, mais à dose raisonnable » disent les patrons
Recommandé par le gouvernement pour limiter la reprise de l’épidémie, le recours au télétravail ne fait pas l’unanimité du côté du patronat, notamment dans le milieu de l’industrie où l’on craint une rupture du lien social. Le Medef a lancé une concertation dont les résultats sont attendus début septembre.
Par Marion Vigreux
Temps de lecture :
3 min
Publié le
Pendant le confinement, 27 % des salariés français ont été placés en télétravail. Aujourd’hui, ils ne sont plus que 15 %. Un chiffre qui pourrait néanmoins repartir à la hausse en raison de l’accélération de l’épidémie de la Covid-19. Dans son discours hier à l’université du Medef, Jean Castex, le premier ministre, a laissé entendre que le dialogue était la clé et qu’il fallait « trouver le bon équilibre entre le télétravail et le présentiel ».
« L’entreprise est avant tout un lieu social »
Denis Cheve est directeur de la société Befesa Valera. Spécialisée dans le recyclage de résidus industriels et basée à Gravelines dans le Nord, elle emploie une centaine de personnes. Pendant le confinement, l’équipe administrative a télé-travaillé.
Une expérience positive mais que Denis Cheve ne souhaite pas systématiser. « L’entreprise est avant tout un lieu social. Or, pour la formation des équipes, le travail en commun, il est parfois nécessaire d’être présent sur le site. (…) Nous sommes une entreprise de production et un site Seveso seuil haut. Et pour notre activité, la présence des équipes d’encadrement est absolument indispensable. Tout ne peut pas se faire en télétravail ».
Le besoin de spontanéité
Un constat partagé par la sénatrice Pascale Gaudry. La secrétaire de la délégation sénatoriale aux entreprises évoquait en début de semaine le fait que « le télétravail a éloigné les employés de l’entreprise et la culture de l’entreprise a été fortement mise à mal pendant le confinement. »
Emmanuel Petit dirige BatiPlus en région parisienne. Un bureau de contrôle technique où travaillent 40 personnes. Aujourd’hui, une grande partie de son activité n’est pas éligible au télétravail. En revanche, pour la phase conception, les employés peuvent y avoir recours. Mais avec, là aussi, une réserve. « On est une petite équipe, qui a besoin de collaborer avec toute la spontanéité nécessaire. Donc le télétravail oui, mais à dose raisonnable. »
« Ils travaillent plus, on a même un problème de déconnexion »
Malgré les recommandations du gouvernement, Audrey Marques, co-fondatrice de la société EOZ, qui conçoit des interfaces homme-machine, ne compte pas poursuivre le télétravail. « Pour une grosse partie des chefs d’entreprise de mon entourage, aucun ne doute et ne doutait de la performance du télétravail. On sait très bien que les gens en télétravail sont plus efficaces et travaillent plus, on a même un problème de déconnexion. Le seul point qu’on oublie, c’est la rupture du lien social et la perte d’agilité. (…) Si mes employés ne sont pas en contact avec l’équipe production, je perds la synergie et l’agilité de mon équipe », une qualité nécessaire pour cette petite entreprise de 23 personnes qui réalise 50 % de son chiffre d’affaires à l’international.
Mi-août, la ministre du Travail Élisabeth Borne, demandait que le télétravail soit mis en place « à chaque fois que c’est possible dans les zones de circulation active du virus ». Au Medef, on ne se dit pas réticent au télétravail mais on ne veut pas le généraliser. Pour y voir plus clair, une concertation avec les partenaires sociaux a été lancée. Elle se termine le 11 septembre.
Auditionné par la commission d’enquête du Sénat sur les agences de l’Etat, Laurent Marcangeli est revenu sur la méthode du gouvernement pour « simplifier » l’écosystème des agences et opérateurs de l’Etat. Les plans ministériels devraient être finalisés à la mi-juin et ce travail pourrait donner lieu à un projet de loi, voire une proposition de loi, a annoncé le ministre de la Fonction publique.
A 10 jours de l’élection du président des Républicains, Laurent Wauquiez laboure les terres de la droite pour aller chercher une victoire face au favori, Bruno Retailleau. Ce mercredi, dans un restaurant du XVe arrondissement de Paris, le chef de file des députés de droite a présenté sa candidature « de rupture » avec le pouvoir en place. Membre du gouvernement, l’élection de Bruno Retailleau à la tête des LR ferait prendre le risque, selon lui, d’une dilution de la droite dans le macronisme.
Le président du groupe socialiste au Sénat, Patrick Kanner, a interpellé ce 7 mai, lors des questions au gouvernement, le Premier ministre François Bayrou sur les projets de référendum évoqués ces derniers jours par l'exécutif.
Réagissant à la publication d’un livre à charge sur le fonctionnement de la France insoumise, Patrick Kanner, le président du groupe PS au Sénat, épingle le rôle joué par Jean-Luc Mélenchon. Il appelle la gauche à tirer les enseignements de cet ouvrage.