« Tous les maires ont subi des incivilités »

« Tous les maires ont subi des incivilités »

Alors que le gouvernement présente des mesures pour renforcer l’autorité des maires, les élus attendent « plus de considération pour les maires, qui sont en première ligne » face aux administrés.
Public Sénat

Par Public Sénat (vidéo : Alizé Boissin et Léa Demirdjian)

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Après le décès cet été du maire de Signes, qui avait voulu empêcher le déversement illégal de gravats, les élus attendent des mesures. C’est chose faite. Le ministre en charge des Collectivités territoriales, Sébastien Lecornu, a présenté ce mercredi 11 septembre un enrichissement de son texte sur le statut de l’élu (voir notre article pour plus de détails), à la veille d’une rencontre avec dix maires victimes d’incivilité.

Reste à voir si cela sera suffisant. Mercredi, devant les locaux de l’Association des maires de France (AMF), les élus expriment leurs attentes et « l’envie que cela change, qu’il y ait un peu plus de considération pour les maires, qui sont en première ligne pour recevoir les doléances de leurs administrés, qu’ils aient les moyens de se défendre face aux incivilités qui se développent » explique à Public Sénat Pierrette Daffix-Ray, maire divers gauche de Youx (Puy de Dôme), et présidente de l'Association des Maires du Puy-de-Dôme. Elle attend « une véritable amélioration quant au statut de l’élu, qu’il y ait une protection juridique beaucoup plus importante, que la justice aille jusqu’au bout de son travail, qu’il n’y ait pas de classement sans suite » (voir la vidéo).

« Tous les maires ont subi des incivilités. Mais il y a les plus graves : insultes ou agressions physiques. Ou c’est « je vais venir en mairie, prendre mon fusil et tuer tout le monde ». Ce genre de chose. (…) Tout ce qui représente l’autorité est remis en question » raconte Pierrette Daffix-Ray.

« Le problème de vocation est réel »

Selon Catherine Lhéritier, maire (sans étiquette) de Chousy-sur-Cisse, « le projet de loi est loin d’être à la hauteur des enjeux. Il est bien en dessous de ce qu’il faudrait prendre comme mesure pour réaffirmer le rôle des maires ». Cependant, elle estime qu’« il faut relativiser. Ce n’est pas tous les jours non plus qu’on est confronté à des incivilités ». « Je ne sens pas véritablement cette question du blues des maires mais plutôt la question de comment on peut simplifier l’exercice de leur mandat » tempère aussi Nicolas Lebas, président (UDI) de l’association des maires du Nord.

Pour Bernard Mauriac, maire PS de Saint-Jory-de-Chalais, commune de 600 habitants de Dordogne, « il faut qu’on soit mieux considéré tous les jours », autrement dit, pas seulement à l’approche des élections. « Le problème de vocation est réel » souligne l’élu, président de l'Union des Maires de la Dordogne. Question qu’il lie à l’évolution de la société : « On se rend compte que la société est de plus en plus individualiste. Les administrés voient leur problème, mais pas de manière globale ». Pour Bernard Mauriac, « refaire du collectif, c’est un travail quotidien. Ce n’est pas pour rien qu’on nous appelle les soutiers de la République, parce que c’est une réalité ».

Dans la même thématique

« Tous les maires ont subi des incivilités »
6min

Politique

Agences de l’état : Laurent Marcangeli ne veut pas fixer d’objectif chiffré pour éviter la « formation d’anticorps »

Auditionné par la commission d’enquête du Sénat sur les agences de l’Etat, Laurent Marcangeli est revenu sur la méthode du gouvernement pour « simplifier » l’écosystème des agences et opérateurs de l’Etat. Les plans ministériels devraient être finalisés à la mi-juin et ce travail pourrait donner lieu à un projet de loi, voire une proposition de loi, a annoncé le ministre de la Fonction publique.

Le

« Tous les maires ont subi des incivilités »
7min

Politique

Présidence des LR : Laurent Wauquiez cible le « en même temps » de Bruno Retailleau

A 10 jours de l’élection du président des Républicains, Laurent Wauquiez laboure les terres de la droite pour aller chercher une victoire face au favori, Bruno Retailleau. Ce mercredi, dans un restaurant du XVe arrondissement de Paris, le chef de file des députés de droite a présenté sa candidature « de rupture » avec le pouvoir en place. Membre du gouvernement, l’élection de Bruno Retailleau à la tête des LR ferait prendre le risque, selon lui, d’une dilution de la droite dans le macronisme.

Le