Trafic d’antiquités : malgré sa mise en examen, l’ancien directeur du Louvre conserve sa mission sur les restitutions de biens culturels
Devant le Sénat, la ministre de la Culture a invoqué la présomption d’innocence pour justifier le maintien de Jean-Luc Martinez dans sa mission de réflexion autour de l’élaboration d’une loi sur les restitutions d’œuvres d’art à des pays étrangers. Fin mai, l’ancien patron du Louvre a été mis en examen après la mise au jour par des enquêteurs français d’un vaste trafic d’antiquités égyptiennes.

Trafic d’antiquités : malgré sa mise en examen, l’ancien directeur du Louvre conserve sa mission sur les restitutions de biens culturels

Devant le Sénat, la ministre de la Culture a invoqué la présomption d’innocence pour justifier le maintien de Jean-Luc Martinez dans sa mission de réflexion autour de l’élaboration d’une loi sur les restitutions d’œuvres d’art à des pays étrangers. Fin mai, l’ancien patron du Louvre a été mis en examen après la mise au jour par des enquêteurs français d’un vaste trafic d’antiquités égyptiennes.
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Mis en examen dans le cadre d’une enquête sur un trafic d’antiquités égyptiennes, Jean-Luc Martinez, ancien directeur du Louvre, conserve à ce stade la mission de réflexion que lui a confiée Emmanuel Macron sur la restitution des biens culturels spoliés. « Jean-Luc Martinez va poursuivre sa mission sur le volet de la préparation d’une loi future, qui pourrait être une loi-cadre, sur les restitutions, et que le président avait souhaité dans son discours au Quai Branly, au moment de la restitution des œuvres du trésor d’Abomey [le 27 octobre 2021] », a indiqué mercredi 29 juin la ministre de la Culture, Rima Abdul-Malak, lors de son audition devant la commission sénatoriale de la culture.

La nouvelle ministre répondait à une question de la sénatrice Catherine Morin-Desailly sur les moyens déployés par son ministère pour encadrer la circulation des œuvres d’art. L’élue lui a notamment rappelé l’émoi suscité ces dernières semaines dans le monde de la conservation par la mise au jour de ce trafic international d’antiquités, qui aurait permis à des objets de provenance illicite de passer des mains de trafiquants aux vitrines de prestigieux musées, tel que le Louvre Abu Dhabi, par l’entremise supposée d’experts français. Cité dans cette affaire, Jean-Luc Martinez, qui œuvrait comme vice-président de la commission d’acquisition du musée émirati, a été placé en garde à vue le 25 mai.

« La présomption d’innocence prévaut »

« Nous avons été un certain nombre à être étonnés que Jean-Luc Martinez soit maintenu dans ses fonctions, sur la poursuite de sa mission sur la loi-cadre sur les restitutions », a abondé Laurent Lafon, le président de la commission de la Culture. « Concernant Jean-Luc Martinez, la présomption d’innocence prévaut », a rappelé Rima Abdul-Malak. « L’enquête est en cours. Il ne me revient pas de la commenter. Ce que nous avons souhaité faire avec ma collègue ministre des Affaires étrangères [Catherine Colonna, ndlr], c’est circonscrire sa mission pour qu’il n’y ait pas d’interférence avec cette enquête, et lui retirer la partie liée à la lutte contre le trafic illicite de biens culturels, pour qu’il puisse se concentrer sur les autres volets de sa mission », a-t-elle précisé.

La commission des affaires culturelles du Sénat envisage de lancer à la rentrée une mission d’information sur les politiques culturelles conduites par la France dans le monde. Les sénateurs réclament davantage de transparence sur la circulation de certains biens culturels, et s’inquiètent notamment de voir le ministère de la Culture déléguer certaines de ses missions à des agences semi-indépendantes.

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