Ukraine : « Poutine a été poussé à aller de l’avant par la faiblesse de l’Occident », regrette Karoutchi
Au micro de Public Sénat, Roger Karoutchi a estimé que les Occidentaux n’ont pas assez misé sur le rapport de force contre Moscou ces dernières années, préférant tisser des liens économiques avec les Russes. Selon le vice-président du Sénat, l’obsession des démocraties à maintenir la paix et la stabilité les place nécessairement dans une position de faiblesse vis-à-vis des grands régimes autoritaires.

Ukraine : « Poutine a été poussé à aller de l’avant par la faiblesse de l’Occident », regrette Karoutchi

Au micro de Public Sénat, Roger Karoutchi a estimé que les Occidentaux n’ont pas assez misé sur le rapport de force contre Moscou ces dernières années, préférant tisser des liens économiques avec les Russes. Selon le vice-président du Sénat, l’obsession des démocraties à maintenir la paix et la stabilité les place nécessairement dans une position de faiblesse vis-à-vis des grands régimes autoritaires.
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Quelles réponses l’Europe et les Etats-Unis vont-ils apporter à l’invasion russe de l’Ukraine ? Au-delà des sanctions économiques, l’Otan pourrait décider d’un renforcement de sa présence militaire au sein des pays membres de l’Europe de l’est et du nord. « L’Ukraine demande notre aide, mais pas une intervention militaire directe de troupes étrangères », note Roger Karoutchi, le vice-président du Sénat au micro de « Parlement Hebdo » sur Public Sénat et LCP. « Si on envoie des troupes, chacun comprendra que ce sera une déflagration : la Roumanie et les pays baltes se retrouveront en guerre », avertit cet élu. Pour autant, il regrette le manque de fermeté des Européens face à Moscou ces dernières années. « Poutine a été poussé à aller de l’avant par la faiblesse de l’Occident », déplore Roger Karoutchi.

« Il a annexé la Crimée en 2014, on a pris des sanctions économiques qui ne l’ont pas affecté », relève le sénateur. « Je considère très clairement que, depuis des années, et pas seulement sous ce mandat, on a eu une politique fondée davantage sur des relations économiques, très peu sur le rapport de force », explique cet ancien ministre des Relations avec le Parlement. « Il y a déjà eu des sanctions économiques, ça n’a pas l’air d’affecter beaucoup Poutine. On va rendre la vie du peuple russe misérable ? C’est déjà le cas. Les Russes vivent très mal au quotidien. Que voulez-vous faire ? »

« Vladimir Poutine, ce matin, ne doit pas être terrorisé »

« J’ai l’impression que les sanctions annoncées par le président américain, Joe Biden, sont plus fortes que les sanctions européennes. C’est un peu curieux puisque l’on est les premiers concernés… », relève encore Roger Karoutchi, avant d’ironiser : « Vladimir Poutine, ce matin, ne doit pas être terrorisé. » « Je pense que l’on fait ça par palier, pour voir ce que l’on peut obtenir avant de passer à l’étape suivante ».

Une manière de faire qui a peu de chances de porter ses fruits selon l’élu, pour qui le président russe se soucie peu des leviers économiques. « Vladimir Poutine exhale le sentiment nationaliste russe, comme le fait Erdogan en Turquie. Dans ces deux pays, la situation économique et sociale est mauvaise. L’exaltation nationaliste fait qu’il conserve le pouvoir, et cette exaltation fait front à des démocraties qui, aujourd’hui, ont tellement l’habitude de dire qu’il ne faut pas remettre en cause la paix, le calme, l’unité et la prospérité, que les régimes autoritaires et les dictatures se retrouvent dans une position de force », constate Roger Karoutchi.

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