Politique
Le Premier ministre a confirmé que les propositions budgétaires du gouvernement, annoncées un peu après le 14 juillet, permettront de réduire le déficit à 4,6 % du PIB en 2026.
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Par Alexandre Poussart et Juliette Benezit
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Emmanuel Macron, vu lors de son élection comme le sauveur de l’Union européenne face aux eurosceptiques, fait désormais figure de défenseur de l’économie de marché pour la presse internationale.
"Macron, le tournant de l’Europe". A l’image de la une du quotidien italien La Republicca, l’élection d’Emmanuel Macron, le 7 mai 2017, est saluée par toute la presse européenne. Il fait figure de sauveur de l’Europe, face au Brexit, à la montée des eurosceptiques et à l’accession de Marine Le Pen au second tour de la présidentielle.
Fin septembre 2017, Emmanuel Macron prononce son discours sur l’Europe dans l’université de la Sorbonne à Paris, et présente ses grandes réformes pour relancer l’Union européenne : une zone euro renforcée, un premier pas vers l’Europe de la Défense, la généralisation d’Erasmus, une convergence fiscale entre les Etats membres. L’hebdomadaire britannique The Economist titre ainsi « Le nouvel ordre de l’Europe » avec un dessin du président français sur le devant de la scène et Angela Merkel retirée dans l’ombre.
En effet, à l’automne 2017, la chancelière est empêtrée dans ses difficultés pour former un gouvernement de coalition après les élections législatives en Allemagne. Le Time présente donc Emmanuel Macron comme « Le nouveau leader de l’Europe… » mais précise, dans un astérisque, « ... s’il arrive à gouverner la France ». L’hebdomadaire américain perçoit les obstacles que pourrait rencontrer le président français dans son pays pour mener ses réformes.
Alors qu’en France, des manifestations ont lieu contre sa réforme du code du Travail par ordonnances, Emmanuel Macron accorde un entretien fleuve de 8 pages au journal allemand Der Spiegel, qui titre en le citant « Je ne suis pas arrogant, je suis déterminé ». Le président français s’adresse aux Allemands pour expliquer ses réformes et assurer qu’il ne cèdera pas face aux « envieux ». Cette phrase arrive après une série d’expressions clivantes : « les cyniques », « les fainéants », « les sceptiques, les fatalistes ».
Les mouvements sociaux du printemps et notamment la grève des cheminots divisent la presse internationale. Pour le journal italien de gauche Il Manifesto, Macron déraille, avec sa réforme du secteur ferroviaire, et prend le risque de « 3 mois de protestation dure » s’il ne gagne pas « la guerre de l’opinion publique ».
C’est surtout la fermeté du dirigeant français qui est soulignée, que ce soit positivement ou négativement. A cet égard, l’hebdomadaire britannique The Week n’a pas manqué de comparer le président français à l’ancienne cheffe du gouvernement britannique, Margaret Thatcher.
Les réformes économiques du président français récoltent néanmoins les louanges outre-Atlantique. En Une du magazine économique américain Forbes le 1er mai, Emmanuel Macron est présenté comme « le leader de l’économie de marché ». Le président a défendu, dans cet entretien, une approche « business-friendly » et a annoncé la suppression de l’exit tax. Face aux réticences, « il n’y a pas d’alternative », a martelé le chef de l’Etat, reprenant des termes utilisés par Margaret Thatcher dans les années 1980.
L’intervention militaire menée en Syrie sous l’impulsion de la France le 14 avril dernier n’a pas fait l’unanimité au sein de la presse internationale. Les frappes ordonnées par la France - avec l’appui des Etats-Unis et du Royaume-Uni -, ont notamment été condamnées en Italie, dans le quotidien Corriere della Serra: « L’attitude agressive de Paris nous a beaucoup surpris ; on dirait que la France n’a retenu aucune leçon de l’intervention en Libye », y a expliqué un haut responsable de l’armée italienne. Certains commentateurs attribuent par ailleurs à l'Elysée le retournement de position de l'administration américaine sur la Syrie, comme le laisse entendre la caricature de Christian Adams, du London Evening Standard.
Le président français n’a pas fait l’unanimité lors de sa récente visite aux Etats-Unis. En témoigne cette Une du Washington Post publiée le 25 avril dernier : on y voit Emmanuel Macron entraîné par Donald Trump qui le tient par la main. Certains y ont vu l’image d’un père et son fils. Et le Washington Post de trancher : « Durant ce voyage, Trump devient le mâle dominant et Macron se laisse dominer ».
« I want to thank you and your delicious wife ». Lors de sa visite d’Etat en Australie, cette phrase lancée par Emmanuel Macron au Premier ministre du pays hôte, Malcolm Turnbull, a déclenché les moqueries de la presse australienne. En effet, « delicious » est en anglais un faux ami, permettant principalement de qualifier un plat. Et quand le terme concerne une personne, il a une connotation sexuelle... Le Daily Telegraph a donc comparé le président français a « Pépé le putois », en référence au dessin animé des années 1950.
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