Un invité égyptien de Marine Le Pen à l’Assemblée suscite la polémique

Un invité égyptien de Marine Le Pen à l’Assemblée suscite la polémique

Un député égyptien invité par le FN à s'exprimer mardi sur l'islam radical à l'Assemblée nationale, a suscité une polémique en...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Un député égyptien invité par le FN à s'exprimer mardi sur l'islam radical à l'Assemblée nationale, a suscité une polémique en raison de positions jugées "complotistes et antisionistes" par un spécialiste de l'islamisme, contredisant la volonté de Marine Le Pen de laver son parti de tout antisémitisme.

Le FN "ne partage en aucun cas" les positions sur Israël du député Abderrahim Ali, proche du pouvoir égyptien, qui se présente comme le directeur du Centre d'études sur le Moyen-Orient, a indiqué jeudi soir à l'AFP le député FN Louis Aliot, compagnon de Mme Le Pen, qui a invité cet élu.

Mais, a ajouté M. Aliot, "ses propos polémiques sur Israël font plus polémique que la réalité du danger islamiste en France et de son influence sur certaines élites. Et ça c'est révélateur".

Le député égyptien a participé mardi à une conférence de presse commune avec la présidente du FN. Les deux élus y ont fustigé "le niveau d'investissement" en France des Frères musulmans et du Qatar.

Or M. Ali est "obsédé par le prétendu +complot+ sioniste" et considère "qu'al-Jazeera est une +chaîne sioniste+", a estimé sur Twitter le spécialiste français des mouvements jihadistes Romain Caillet.

Le délégué du FN chargé des études Jean Messiha a répondu à M. Caillet que ce député était "un proche du (président égyptien) Sissi en charge de la lutte contre l'influence des Frères musulmans en Europe. C'est à ce titre qu'il a été reçu", mais cela "ne veut pas dire que nous partageons toutes ses analyses".

Sur le site internet de son Centre, M. Ali affirme que "le complot contre l'Egypte est permanent depuis la victoire sur Israël pendant la guerre d'octobre 1973". "Les États-Unis et Israël font tout ce qui leur est possible pour empêcher que cette victoire ne se répète" et "les auteurs de ce complot n'ont rien trouvé de mieux que le groupe terroriste des Frères musulmans pour diviser la région et l'affaiblir".

Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) a condamné sur son site "la tribune (...) offerte au sein de l'Assemblée nationale à une personnalité aussi controversée, qui ne permet pas de faire avancer efficacement le débat sur la lutte contre l'islamisme et la radicalisation au sein de la société française".

Pour M. Aliot, "si le Crif s'insurge c'est que la cause est juste et que la lutte contre l'imprégnation de l'intelligentsia française par les Frères musulmans est profonde".

Le politologue spécialiste de l'extrême droite Jean-Yves Camus, interrogé par l'AFP, estime que cette invitation "contredit complètement" la démarche de dédiabolisation engagée par Marine Le Pen depuis son arrivée à la tête du FN en 2011. "On est en pleine diabolisation".

Il se demande comment le FN peut, après les violences à Gaza, "expliquer qu'Israël a raison de taper sur les Palestiniens" et "en même temps organiser une conférence de presse avec un individu qui, certes est un ennemi des islamistes, mais en même temps un complotiste antisémite". "Cela affaiblit le propos contre les Frères musulmans", selon lui.

Dans la même thématique

Un invité égyptien de Marine Le Pen à l’Assemblée suscite la polémique
6min

Politique

Agences de l’état : Laurent Marcangeli ne veut pas fixer d’objectif chiffré pour éviter la « formation d’anticorps »

Auditionné par la commission d’enquête du Sénat sur les agences de l’Etat, Laurent Marcangeli est revenu sur la méthode du gouvernement pour « simplifier » l’écosystème des agences et opérateurs de l’Etat. Les plans ministériels devraient être finalisés à la mi-juin et ce travail pourrait donner lieu à un projet de loi, voire une proposition de loi, a annoncé le ministre de la Fonction publique.

Le

Un invité égyptien de Marine Le Pen à l’Assemblée suscite la polémique
7min

Politique

Présidence des LR : Laurent Wauquiez cible le « en même temps » de Bruno Retailleau

A 10 jours de l’élection du président des Républicains, Laurent Wauquiez laboure les terres de la droite pour aller chercher une victoire face au favori, Bruno Retailleau. Ce mercredi, dans un restaurant du XVe arrondissement de Paris, le chef de file des députés de droite a présenté sa candidature « de rupture » avec le pouvoir en place. Membre du gouvernement, l’élection de Bruno Retailleau à la tête des LR ferait prendre le risque, selon lui, d’une dilution de la droite dans le macronisme.

Le