Un sénateur alerte sur la situation financière de l’agence nationale de la recherche
Ce jeudi, le sénateur (LREM) Michel Berson, a présenté son rapport d’information sur «  L’agence national de la recherche et le financement de la recherche sur projets » (ANR). En quête de moyens financiers, l’agence connaît actuellement une profonde crise de défiance de la part des chercheurs.  Récente démission de son président ou encore perte de légitimité dans le milieu de la recherche. Le rapport du sénateur dessine des perspectives pour que l’organisme puisse faire peau neuve.

Un sénateur alerte sur la situation financière de l’agence nationale de la recherche

Ce jeudi, le sénateur (LREM) Michel Berson, a présenté son rapport d’information sur «  L’agence national de la recherche et le financement de la recherche sur projets » (ANR). En quête de moyens financiers, l’agence connaît actuellement une profonde crise de défiance de la part des chercheurs.  Récente démission de son président ou encore perte de légitimité dans le milieu de la recherche. Le rapport du sénateur dessine des perspectives pour que l’organisme puisse faire peau neuve.
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Par Héloise Grégoire

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C’est un hasard du calendrier. Ce rapport d’information est publié quelques jours après la démission du président de l’ANR. Une démission moins fracassante que celle du président des armées, mais tout aussi révélatrice. 

« L’ANR doit se poser la question de la pertinence de son existence » 

Créée en 2005, l’Agence nationale de la recherche (ANR)  est chargée de financer, pour le compte de l’État, des projets de développement dans différentes disciplines, désignées aux termes d’appels à projets compétitifs. L’ANR est une des grandes ambitions de l’État : promouvoir l’excellence française et permettre aux jeunes chercheurs d’y financer leur projet.

Or, depuis 8 ans, elle observe son budget drastiquement diminuer, passant de 650 millions d’euros en 2009 à 390 millions d’euros en 2016. « Aujourd’hui, l’ANR doit se poser la question de la pertinence de son existence (…) elle souffre d’un manque chronique de financements depuis plusieurs années et la question de sa survie est questionnée » explique Michel Berson.

Régulièrement, de jeunes chercheurs se sont vus refuser leur dossier, sans réelle explication « il faut également améliorer la transparence de la communication vis-à-vis de ces chercheurs(…) il faut leur expliquer les raisons de leurs échecs. Ces gens-là ont travaillé, se sont investis » peste le rapporteur.

«  Le nouveau Président de la République, paraît conscient du problème »

Pour  le sénateur LREM, le Président de la République paraît conscient du problème. Le 03 avril dernier, le candidat Emmanuel Macron, en réponse à un questionnaire, avait déclaré « la réduction opérée en début de quinquennat (en 2012) des moyens de l’ANR a été une erreur… je redonnerai  des moyens comparables à ceux des meilleures agences de financement de la recherche chez nos partenaires européens ».

Mais pour  les chercheurs, l’ANR arbore d’autres problématiques : «  L’ANR est pilotée par le haut, soit par les ministères.  L’agence définit, voire impose, les thèmes de recherches. Ce qui est problématique pour certains chercheurs qui aiment trouver leur thème de projet » nous explique au téléphone un directeur de recherche au Centre national de recherche scientifique (CNRS).

«  En France, environ 10 milliards sont  consacrés à la recherche, il faudrait que 1 milliard soit pour le financement de la recherche sur projets…cela ne se fera pas du jour au lendemain, notamment dans des périodes budgétaires très contraintes comme maintenant, mais selon mes recommandations, pour 2020, je fixe 850 millions de crédits d’interventions de l’ANR » préconise le rapporteur.

Pourtant, le 19 juillet dernier, Emmanuel Macron  a déclaré qu’aucun autre budget que celui des armées ne sera augmenté en 2018 ».

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