Une conférence sociale après le grand débat ? « Trop tôt pour répondre », selon Édouard Philippe
Interrogée par le président du groupe socialiste au Sénat, le Premier ministre a indiqué qu’un certain de nombre de questions, sur la sortie du grand débat national, serait tranché par le gouvernement « au fur et à mesure » que la consultation « vivra ».

Une conférence sociale après le grand débat ? « Trop tôt pour répondre », selon Édouard Philippe

Interrogée par le président du groupe socialiste au Sénat, le Premier ministre a indiqué qu’un certain de nombre de questions, sur la sortie du grand débat national, serait tranché par le gouvernement « au fur et à mesure » que la consultation « vivra ».
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Le grand débat national est lancé depuis deux jours. Et beaucoup d’interrogations demeurent sur la méthode, l’organisation, son étendue ou encore son épilogue. Le président du groupe socialiste au Sénat a interrogé le chef du gouvernement lors des questions d’actualité ce jeudi.

Premier sujet d’interrogation : le cadre du débat. « Il est une proposition dont nous ne savons plus si nous aurons le droit de la formuler. Je veux bien sûr parler du rétablissement de l’ISF », s’est interrogé Patrick Kanner. « Le président de la République a soufflé le chaud et le froid sur ce point. Qui devons-nous croire ? Le président de la lettre aux Français qui exclut toute remise en cause de sa ligne économique et sociale ou le président du débat en Normandie qui ouvre le droit de parler de l’ISF ? »

Patrick Kanner redoute que le grand débat ne se transforme en « exercice de communication sans suite »

Plus largement, le sénateur du Nord, qui redoute que la séquence ne se transforme en « exercice de communication sans suite », se demande comment la « parole des Français » sera prise en compte au cours des deux prochains mois. Quant à la reprise des avis exprimés, l’ancien ministre a demandé si l’exécutif accepterait la tenue d’une « vraie négociation » avec les partenaires sociaux, comme le réclament certains syndicats.

Dans sa réponse, Édouard Philippe a rappelé que le cadre du débat avait été fixé par le président de la République dans sa lettre aux Français. En énumérant 35 questions, il ne s’agit pas d’empêcher les Français de s’exprimer sur d’autres sujets, selon le Premier ministre.

« La légitimité qui découle de l’élection doit aussi être respectée »

Mais ces opinions risquent de ne pas être retenues. « Nous tiendrons compte des éléments qui sont formulés à l’intérieur du cadre qui a été proposé par le président de la République », a mis au point Édouard Philippe, avant de rappeler que le programme économique avait été tranché en 2017. « La légitimité qui découle de l’élection doit aussi être respectée », a-t-il insisté.

Pour le reste, la forme de la « réponse » aux doléances citoyennes reste encore nébuleuse. « Les Français vont nous donner un certain nombre d’indications. Il appartiendra ensuite au gouvernement, au parlement, à l’ensemble de ceux qui concurrent à l’ensemble du débat public, d’en faire leur miel, de s’en inspirer dans la réponse aux questions profondes et anciennes qui taraudent notre société », s’est contenté de répondre le chef du gouvernement.

Quant à l’hypothèse d’une grande conférence sociale réunissant les partenaires sociaux, Édouard Philippe a déclaré qu’il était « un peu tôt pour répondre à cette proposition », qu’il qualifie néanmoins de « bonne ». « Si ce débat prospère comme nous le souhaitons, alors peut-être faudra-t-il faire droit à cette proposition », selon lui. Et d’ajouter : « Au fur et à mesure que le grand débat vivra, nous pourrons répondre à un certain nombre de questions et de propositions comme celle-ci. »

Face aux critiques de certains responsables politiques, qui ont refusé de participer au grand débat, le chef du gouvernement a prévenu :

« Il faut faire en sorte que ceux qui formulent l’ambition de participer au terme du débat, à la définition des solutions, choisissent d’une façon ou d’une autre de participer au début pendant qu’il a lieu. »

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