Une flèche « à l’identique » pour Notre-Dame de Paris

Une flèche « à l’identique » pour Notre-Dame de Paris

Sénateur LR des Alpes maritimes, Jean-Pierre Leleux préside la Commission nationale du patrimoine et de l’architecture, chargée notamment de la reconstruction de Notre-Dame de Paris. Après l’incendie de la cathédrale du 15 avril 2019, la commission plaidait pour une reconstruction à l’identique. Un choix pragmatique car le temps est compté.
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Par Flora Sauvage

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L’Elysée l’a confirmé jeudi 9 juillet, la flèche de Notre-Dame de Paris va être reconstruite à l’identique, comprenez-vous ce revirement ?

Non seulement je le comprends, mais j’y suis favorable ! Dès le lendemain de l’incendie du 15 avril 2019, Emmanuel Macron avait promis que la cathédrale Notre-Dame serait rebâtie en 5 ans. « On la reconstruira encore plus belle », avait promis le chef de l’Etat tout en envisageant la mise en place d’un concours d’architectes pour un geste architectural plus contemporain. Tous les amoureux du patrimoine dont je fais partie étaient inquiets après cette annonce. Nous ne sommes pas contre la nouveauté architecturale mais pas sur Notre Dame de Paris.

Selon l’avis rendu par la Commission nationale du patrimoine et de l’architecture, dont vous êtes membre, il vaut mieux restaurer la flèche à l’identique, pour quelle raison ?

M. Villeneuve, l’architecte en chef des monuments historiques a présenté un dossier de 3.000 pages dans lequel il fait une série de préconisations pour restaurer la charpente, le toit et la flèche de la cathédrale. Hier, au terme d’une réunion qui a duré plusieurs heures, la commission nationale du patrimoine et de l’architecture a approuvé à l’unanimité la proposition de l’architecte en chef des monuments historiques qui consiste à reproduire à l’identique l’architecture de Viollet-le-Duc. En ce qui concerne la couverture et la flèche, cela se fera dans le respect des matériaux d’origine avec une charpente en chêne et une couverture en plomb. Pour la charpente sur laquelle il y a débat, une étude va préciser les contours de sa reconstruction.

Cette polémique sur la reconstruction de la flèche de Notre-Dame c’est un peu le combat des Anciens contre les Modernes ?

Loin de moi l’idée de m’opposer à la modernité. Mais s’il y avait eu la mise en place d’un concours d’architectes, le risque était que la reconstruction prenne beaucoup de retard. Alors que le temps est compté puisque l’objectif est que Notre-Dame rouvre au public à partir de 2024. Et du retard a déjà été pris à cause du démontage des échafaudages. On a quand même évoqué l’idée de marquer ce grand chantier d’un geste architectural contemporain sur le parvis de la cathédrale, à l’image de la pyramide du Louvre par exemple. Nous souhaitons également mettre l’accent sur la transmission des savoirs. Car ce chantier est une occasion unique de montrer au monde entier ces savoirs qui se transmettent de génération en génération.

 

 

 

 

 

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