Une manifestation du « Front social » à Paris
Ce lundi, plusieurs milliers de personnes, selon les organisateurs, manifestaient dans une atmosphère parfois tendue à Paris, à l'appel du collectif « Front social », pour marquer leur mobilisation dès le lendemain de l'élection d'Emmanuel Macron.

Une manifestation du « Front social » à Paris

Ce lundi, plusieurs milliers de personnes, selon les organisateurs, manifestaient dans une atmosphère parfois tendue à Paris, à l'appel du collectif « Front social », pour marquer leur mobilisation dès le lendemain de l'élection d'Emmanuel Macron.
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Par Pierre de Boissieu

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Les participants avaient répondu à l'appel de sections de la CGT, de Sud ou de l’Union nationale des étudiants de France (Unef), ainsi que d'associations qui n'ont jamais accepté la fin de la bataille contre la loi travail, et avaient décidé de marquer le coup, quel que soit le président élu. Le 22 avril dernier, à la veille du premier tour de l’élection présidentielle, le « Front social » avait déjà organisé une manifestation à Paris, à laquelle avaient participé près de 2 000 personnes, selon la police.

Les manifestants, rassemblés Place de la République se sont ensuite dirigés vers la place de la Bastille en criant : « anti-capitalistes ! » « Urgence sociale et écologique », « pour l'égalité des droits contre un précariat généralisé » ou encore « En Marx ». Le collectif avait appelé entre les deux tours à « battre les deux candidats ». Il avait encouragé à « participer à la première mobilisation sociale du quinquennat, que ce soit la peste ou le choléra qui arrive au pouvoir ».

La police a, par ailleurs, signalé quelques jets de projectiles et de légères dégradations sur le mobilier urbain, et a procédé à une interpellation, dans un climat parfois très tendu. Les manifestants étaient en cours de dispersion vers 17h30.

« D’emblée dans la constitution d’un “front social” »

Romain Altmann, secrétaire général d'Info'Com-CGT, a pris la parole, place de la République, expliquant qu’« aujourd’hui, nous sommes d’emblée en résistance, d’emblée dans la constitution d’un “front social.” » « On considère que l’attente des ordonnances n’est pas nécessaire (...), il n’y a pas besoin d’attendre pour organiser des grèves » soutient-il. « Il faut soutenir les luttes où qu'elles soient et quelles qu’elles soient » a-t-il précisé.

Romain Altmann détaille la nature du « front social » : « Une coordination de syndicats, de Sud, de la CGT, mais aussi de collectifs et d’associations. » « Nous voulons dire : “Monsieur Macron, vous voulez gouverner par ordonnances, nous organisons dès maintenant une riposte sociale” » prévient-il. Pour Romain Altmann, « la mobilisation autour du “front social” est très forte (...), nous sommes aujourd’hui entre 7 et 10 000 personnes, soit trois fois plus que la manifestation organisée le 22 avril dernier, avant le premier tour. »

« Monsieur Macron veut contourner les accords de branches (...), ce qui va créer un véritable dumping social sur tous les sujets, alors que la loi travail le faisait uniquement sur le temps de travail » prévoit Romain Altmann.

Romain Altmann : « Nous voulons dire : “Monsieur Macron, vous voulez gouverner par ordonnances, nous organisons dès maintenant une riposte sociale.” »
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« Beaucoup de gens ont voté pour Emmanuel Macron, en contestation avec son programme. »

Pour Lalla, électrice de Jean-Luc Mélenchon au premier tour de l’élection présidentielle et d’Emmanuel Macron au second tour, « nous sommes déjà en situation de contestation par rapport au quinquennat qui arrive. » Les 66 % de voix recueillis par Emmanuel Macron ne veulent pas dire que « ce quinquennat se fera sans contestation. »

« Les 66 % de Macron ne veulent pas dire que ce quinquennat se fera sans contestation. »
00:27

Déjà présent aux manifestations contre la loi travail, Stéphane, agent territorial en région parisienne, explique que le nouveau président de la République « n’aura pas un jour de répit. » Il dénonce, dans son secteur d’activité, « 120 000 suppressions d’emplois, 10 milliards d’euros de financement aux collectivités territoriales en moins et donc des services aux usagers qui ferment. »

« Je suis là aujourd'hui pour dire à Macron qu'il ne va pas avoir un jour de répit. »
01:27

 

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