Déjà émaillé d'interpellations sur le pouvoir d'achat, le périple d'Emmanuel Macron sur les traces de la Grande Guerre a été perturbé par une...
Une polémique sur Pétain s’invite sur le périple 14-18 de Macron
Déjà émaillé d'interpellations sur le pouvoir d'achat, le périple d'Emmanuel Macron sur les traces de la Grande Guerre a été perturbé par une...
Par Jérôme RIVET, Laurence BENHAMOU
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Déjà émaillé d'interpellations sur le pouvoir d'achat, le périple d'Emmanuel Macron sur les traces de la Grande Guerre a été perturbé par une nouvelle polémique mercredi, cette fois sur l'opportunité de rendre hommage à Pétain dans le cadre du centenaire de l'armistice de 1918.
Nouvelle séquence impromptue de l'"itinérance mémorielle". Mercredi matin, juste avant le Conseil des ministres délocalisé à Charleville-Mézières, Emmanuel Macron juge "légitime" de rendre hommage, samedi lors d'une cérémonie aux Invalides, au maréchal Pétain, chef du régime de Vichy en 1940, mais protagoniste-clé de la bataille de Verdun un quart de siècle plus tôt.
Le président français Emmanuel Macron effectue une revue des troupes le 7 novembre 2018 sur le site de la Pierre d'Haudroy, dans l'Aisne
POOL/AFP
Le maréchal fût "pendant la Première Guerre mondiale, un grand soldat" avant de conduire "des choix funestes" pendant la Deuxième en collaborant avec le régime nazi, explique le chef de l'Etat.
Controverse immédiate. Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) s’est dit "choqué". SOS Racisme et l'Union des étudiants juifs de France ont dénoncé une stratégie de "réhabilitation". L’opposition politique, essentiellement à gauche, s’est dite scandalisée.
L'exécutif a tenté toute la journée d'apaiser cette polémique. Au beau milieu d’une tournée entamée dimanche à Strasbourg, déjà bien marquée par les multiples interpellations du président sur le prix du carburant et le pouvoir d’achat.
"Samedi, le chef d'état-major fleurira la tombe des cinq maréchaux qui sont aux Invalides où il n'y a pas Pétain", a précisé l'Elysée, a précisé par la suite que "l'Etat français ne célèbrera donc pas Pétain".
- "Indigne responsabilité" -
Portrait du Maréchal Philippe Pétain datant de 1914, issu des collections du musée "Historial de Peronne" consacré à la Première guerre mondiale
Historial de Péronne/AFP/Archives
"Comme tous les ans, le 10 novembre, le Président de la République, chef des armées, fera fleurir la tombe du maréchal Foch (...) Au cours de cette cérémonie militaire, le chef d'état-major des armées rendra également hommage aux quatre autres maréchaux enterrés aux Invalides (Lyautey, Maunoury, Fayolle et Franchet d'Espèrey)", a ajouté l'état-major.
Relancé sur le sujet en fin d'après-midi, en déplacement dans l'Aisne, M. Macron a expliqué qu'il "ne pardonn[ait] rien" des actes du maréchal mais qu'il "ne gomm[ait] rien" de l'Histoire de France. En accusant les journalistes de créer des polémiques "tout seuls" dans leur "bocal".
Sans réussir à calmer les protestations. "Pétain est un traître et un antisémite. Ses crimes et sa trahison sont imprescriptibles. Macron, cette fois-ci, c'est trop !", a dénoncé Jean-Luc Mélenchon. "Rien ne justifie une telle honte", a estimé l'ex-candidat PS à la présidentielle Benoît Hamon.
"L'Histoire n'isole pas une étape, même glorieuse d’un parcours militaire. Elle juge l'immense et indigne responsabilité d’un maréchal qui a délibérément couvert de son nom et de son prestige, la trahison, la collaboration et la déportation de milliers de juifs de France", a commenté l'ancien président François Hollande dans la soirée.
Le président français Emmanuel Macron pendant une visite d'un EHPAD à Rozoy-sur-Serre dans l'Aisne, le 7 novembre 2018
POOL/AFP
Au contraire, pour le député Les Républicains Philippe Gosselin, "il y a lieu de rendre hommage au général Pétain" de la Grande Guerre, même s'il "ne s'agit pas de faire l'apologie de l'Etat français du régime de Vichy" de 1940-1944.
Le chef de l’Etat, qui restera jeudi dans les Hauts-de-France avec des étapes prévues à Maubeuge (Nord), Notre-Dame-de-Lorette (Pas-de-Calais) et Arras, a de nouveau dû longuement justifier sa politique fiscal au contact de la population.
- "Mieux aidés" -
Les moments forts du périple d'Emmanuel Macron dans l'Est et le Nord à l'occasion des cérémonies du 100e anniversaire de l'armistice de 1918
AFP
Il a été interpellé lors de sa visite d'un Ehpad (établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes) à Rozoy-sur-Serre (Aisne). "Je suis aide-soignante dans un foyer. La hausse du carburant fait que je me demande si je ne vais pas être obligée de démissionner", lui dit une dame au bord des larmes.
"Ceux qui sont obligés de se déplacer chaque jour pour travailler" seront "mieux aidés", a répété le président, en indiquant que le gouvernement travaillait sur le mécanisme.
M. Macron a terminé la journée par une longue cérémonie commémorant le jour où, 100 ans plus tôt, a résonné le clairon du cessez-le feu qui a mis fin à la guerre.
Arrivé vers 20H00 sur le site de la Pierre d'Haudroy (Aisne), le chef de l'Etat a d'un pas lent effectué un revue des troupes puis écouté, avec 900 invités, des récits du 7 novembre 1918, rapportés par des témoins français et allemands.
Des élèves ont reconstitué l'arrivée des plénipotentiaires allemands agitant des drapeaux blancs, une mise en scène conçue par la Mission du Centenaire.
« Un discours ferme et rassembleur ». Pour la députée centriste du groupe Renew, Fabienne Keller, les propos tenus par Ursula von der Leyen sont « absolument essentiels en ce moment historique où nous sommes en tension maximum avec Vladimir Poutine ». La présidente de l’exécutif européen a en effet annoncé une esquisse de nouvelles sanctions contre la Russie. Dans ce contexte, l’eurodéputée française estime que « la défense que l’on n’a pas voulue dans les années 50, s’impose à nous » désormais. « C’est un peu tard mais elle commence à réagir » Concernant le conflit israélo-palestinien, l’eurodéputé espagnol Javier Moreno Sanchez espère que qu’Ursula von der Leyen ira plus loin dans la condamnation des actes commis par l’Etat hébreu. « Ce que nous lui demandons, c’est qu’elle agisse avec la même fermeté dans les deux guerres qu’on a à nos portes ». A la surprise générale, la présidente de la Commission a annoncé vouloir suspendre une partie de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël, mais pour le social-démocrate, c’est l’ensemble de ce texte qui doit remis en cause. Mais pour l’eurodéputé espagnol, l’urgence est de ne pas revenir sur les grands textes des précédentes mandatures de la Commission. Qu’il s’agisse du pacte migratoire ou des mesures écologiques, « il ne faut pas qu’Ursula von der Leyen démonte les propositions qu’elle a faites (…) on ne savait pas que la droite traditionnelle pro-européenne allait jouer avec l’extrême droite ». « Ce n’est pas une Europe sociale, mais une Europe militariste » Le groupe des Conservateurs et réformistes est nettement plus critique vis-à-vis du grand oral de la présidente de la commission. L’élu roumain Gheorghe Piperea souhaite la démission de la commissaire allemande. En juillet, il faisait déjà partie de ceux qui avait voté une motion de censure à l’encontre de cette dernière. Pour cet eurodéputé conservateur l’Union européenne nourrirait le conflit ukrainien en multipliant ses aides, notamment militaires. Ce député a par ailleurs dénoncé l’accord commercial conclu « sur un terrain de golf en Ecosse » entre Ursula von der Leyen et Donald Trump, le qualifiant « d’échec ». Retrouver l’intégralité de l’émission en intégralité ici
« Je saisis par courrier le premier ministre pour qu’une action au sommet de l’Etat soit engagée dans les plus brefs délais auprès des instances européennes », annonce à publicsenat.fr le président de la délégation aux entreprises du Sénat, le sénateur LR Olivier Rietmann, alors qu’un salarié malade pendant ses vacances pourra reporter ses congés, selon une décision de la Cour de cassation.
Tout juste nommé à Matignon et entre deux mouvements sociaux, Sébastien Lecornu a entamé des consultations avec les syndicats. Mais la marge de manœuvre de ce proche du chef de l’Etat s’annonce plus que réduite.
Alors que Sébastien Lecornu est entré hier à Matignon, une enquête Toluna-Harris Interactive révèle que seul un tiers des Français lui accordent leur confiance en tant que nouveau Premier ministre.