Politique
Le président du groupe socialiste au Sénat, Patrick Kanner, a interpellé ce 7 mai, lors des questions au gouvernement, le Premier ministre François Bayrou sur les projets de référendum évoqués ces derniers jours par l'exécutif.
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Par Flora Sauvage
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À Mayotte l’épidémie perdure. Si le déconfinement progressif est entamé en métropole, ce département d’outre-mer reste confiné. « Tous les deux ou trois jours, il y a un doublement du nombre de cas », selon la directrice de l’Agence régionale de santé Dominique Voynet, qui table sur « un pic entre le 20 et le 30 mai ». À elle seule, l’île concentre près de la moitié des cas en outre-mer.
Alors que l’hôpital de campagne déployé à Mulhouse est en cours de démontage, Florence Parly, la ministre des armées, a annoncé que « dix lits de réanimation seraient déployés au sein de l’hôpital de Mayotte et seront acheminés par deux rotations d’A400M d’ici à la fin du mois de mai ».
Car Mayotte où 82% de la population vit sous le seuil de pauvreté, est fragilisée par une faible offre sanitaire. Dans ce département d’outre-mer, véritable désert médical, des évacuations vers l’île de la Réunion de patients positifs et négatifs au Covid 19 ont lieu « tous les jours » selon la directrice de l’ARS Dominique Voynet, pour augmenter la capacité de lits en réanimation.
L’île compte officiellement 279 000 habitants pour 18 médecins de ville. Si l’on intègre les médecins du centre hospitalier cela représente 80 médecins pour 100 000 habitants, contre 324 en métropole.
Si le nombre de décès reste relativement bas, le virus « circule activement ». Et le confinement est très difficile à faire respecter pour les personnes entassées dans les bidonvilles. Observer une distanciation sociale est très compliqué à mettre en œuvre vu la densité de la population.
« Il y a des attroupements sauvages quasiment tous les soirs, des gens qui se réunissent autour des murengués, les combats de boxe traditionnels, qui provoquent des échauffourées avec les forces de l’ordre », explique Thani Mohamed Soilihi. Le sénateur LREM de Mayotte redoute une situation « très tendue, quasi insurrectionnelle ». Le risque d’émeute et de guerre intracommunautaire « est réel », selon le sénateur.
450 000 masques réutilisables commandés par le conseil départemental ont commencé à être distribués à la population. Et Thani Mohamed Soilihi appelle de ses vœux une campagne massive de tests pour pouvoir amorcer un début de déconfinement.
Autre difficulté : l’épidémie de dengue. Car Mayotte doit faire face à la propagation de la dengue, une maladie transmise par le moustique qui a déjà provoqué 16 décès (dont 4 directement liés). « Une épidémie beaucoup plus violente et meurtrière que le Covid 19 », selon le sénateur Thani Mohamed Soilihi.
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