Assis dans un fauteuil au coin d’un feu de cheminée : difficile de ne pas penser aux vœux de Valéry Giscard d'Estaing, même si Emmanuel Macron est apparu seul et non accompagné de sa femme. Son allocution du 31 décembre a duré à peine quinze minutes. Le registre n’était pas offensif : contrairement à 2019, pas un mot sur les réformes. Le Président français s’est voulu rassurant, protecteur, mêlant optimisme et empathie.
Il a salué les « milliers d’anonymes qui, engagés et solidaires, ont tenu notre pays dans l’épreuve », et égrené plusieurs exemples, parmi lesquels un éboueur, une infirmière, un entrepreneur et une libraire. « Soyons fiers. Fiers d’être nous, les Français, la France. », a-t-il déclaré. Il a d’ailleurs remercié le « civisme » des Français, et rendu hommage aux trois gendarmes tués dans le Puy de Dôme et aux trois militaires tombés au Mali.
Une réponse aux critiques sur la campagne de vaccination
Emmanuel Macron a évité cette fois de prodiguer des conseils sanitaires. En revanche, il a promis qu’il ne laisserait pas « une lenteur injustifiée s’installer » dans la campagne de vaccination contre le Covid-19. Il répond ainsi aux critiques, notamment des sénateurs, envers une campagne débutée le 27 décembre et considérée comme pas assez massive par beaucoup d’élus.
Il a ainsi promis qu’il ne laisserait « personne jouer avec la sûreté et les bonnes conditions, encadrées par nos scientifiques et nos médecins, dans lesquelles la vaccination doit se faire ».
Une promesse de relance écologique
Le chef de l’État a exprimé son « espoir » pour 2021 avec le vaccin mais aussi avec la relance qui « va nous permettre, dès le printemps, d’inventer une économie plus forte ». « L’espoir est là et frémi tous les jours » grâce à une « relance, tout à la fois créatrice d’emplois, plus innovante plus respectueuse du climat et respectueuse de la biodiversité », a-t-il promis.
Il a cependant préféré rester prudent et prévenir que la crise « pèsera encore beaucoup sur la vie de notre pays » au moins jusqu’au printemps. « Notre nation a traversé cette année avec une telle unité, et une telle résilience, rien ne peut lui résister […]. Tout lui est possible en 2021 » s’est-il enflammé.
Emmanuel Macron a par ailleurs rappelé les combats qu’il compte poursuivre, dont la « lutte pour la République et pour nos valeurs, la laïcité, la fraternité » et la « poursuite de notre engagement pour le mérite, le travail, l’égalité des chances et la lutte contre toutes les inégalités et contre les discriminations ».
La dette ne devra pas être un « fardeau »
Le président a aussi évoqué la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne ce 31 décembre à minuit. Malgré le Brexit, Le Royaume-Uni reste « notre ami et notre allié », a-t-il assuré, en expliquant que « ce choix de quitter l’Europe, ce Brexit, a été l’enfant du malaise européen et de beaucoup de mensonges et de fausses promesses ».
Il n'a pas oublié les finances publiques et la dette, que certains économistes appellent à annuler : « Il nous faudra bâtir ensemble les réponses qui permettront de ne pas en faire un fardeau pour les générations futures ».
Candidat en 2022 ?
Une jeunesse qui a de fait été au cœur de son allocution : « Nous lui avons tant demandé pour sauver des vies, en particulier les vies des plus fragiles de nos aînés. Nous sommes donc ses débiteurs pour nos choix à venir ».
Alors que beaucoup spéculent déjà sur sa candidature à un nouveau mandat, il a fixé le cap de 2030 pour construire « une société plus forte, fraternelle et durable. […] Tel est notre cap ». En abordant les thèmes qui feront très probablement la campagne de 2021 - écologie, emploi, jeunesse, valeurs, dette… -, Emmanuel Macron a-t-il esquissé son futur programme ?