Vaccination : « L’Etat doit faire confiance aux collectivités », exhorte Dominique Bussereau

Vaccination : « L’Etat doit faire confiance aux collectivités », exhorte Dominique Bussereau

Le président de l’Assemblée des départements de France appelle le gouvernement à mettre en place une stratégie vaccinale plus décentralisée, et à laisser les territoires venir en renfort des services de l’Etat.
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La stratégie de vaccination ne saurait se passer des collectivités. C’est le message porté par le président du département de Charente-Maritime, et de l’Assemblée des départements de France (ADF), Dominique Bussereau, invité de Bonjour chez vous, ce mercredi. Au lendemain d’un échange entre le ministre de la Santé Olivier Véran et les représentants des territoires, le président de département exhorte le gouvernement à accélérer sa campagne de vaccination. « Je suis conscient des difficultés, de la logistique pour les premiers vaccins notamment, mais on souhaite sortir au plus vite de cette période épouvantable, et il faut que le gouvernement passe la vitesse supérieure en matière de vaccination », réclame-t-il.

Pour Dominique Bussereau, des leçons ont été tirées, depuis le printemps dernier, où de nombreux dysfonctionnements entre les Agences régionales de santé (ARS) et les collectivités avaient entravé la lutte contre la pandémie à l’échelle territoriale. « C’était un fonctionnement hypercentralisé », commente-t-il. « Depuis, les ARS ont appris à plus parler avec les élus, mais les comités Théodule restent très nombreux au ministère de la santé, c’est la valse des responsables, qui ne cessent de changer, et tout cela pourrait fonctionner de manière moins technocratique et centralisée. » Aujourd’hui, l’Etat a validé la mise en place d’une stratégie plus décentralisée, avec un rôle plus important accordé aux préfets et aux élus du territoire dans l’organisation de la campagne vaccinale. « Plus on ira sur le terrain, plus on sera efficaces », revendique Dominique Bussereau. « L’Etat doit faire confiance aux collectivités pour mettre en place ensemble cette campagne de vaccination. Pour l’heure, nous sommes entendus, nous verrons dans le futur si nous sommes écoutés. »

« L’Etat sait, les collectivités savent moins bien »

Car le président de l’ADF insiste : les collectivités disposent des armes nécessaires pour mener le combat de la vaccination. « Dans mon département, nous avons des médecins et des infirmiers mis à disposition de l’ARS pour participer aux opérations de vaccination, nous avons tous les moyens de transport, les lieux, pour la logistique. Nous pouvons fournir l’enveloppe globale de régulation et d’accélération à l’échelle d’un département. » S’il est confiant dans la capacité de l’Etat à mener à bien cette campagne de vaccination, Dominique Bussereau, qui vit ses derniers mois d’élu territorial, puisqu’il ne se représentera pas en juin 2021, regrette la persistance de « cette tradition française » : « L’Etat sait et les collectivités savent moins bien ».

 

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