Le maire socialiste d’Alfortville, invité de la matinale de Public Sénat « Bonjour chez vous », a dénoncé le manque de consultation des élus locaux de la part du gouvernement.
Vaccination : « Le gouvernement fait semblant de consulter les élus », tance Luc Carvounas
Le maire socialiste d’Alfortville, invité de la matinale de Public Sénat « Bonjour chez vous », a dénoncé le manque de consultation des élus locaux de la part du gouvernement.
Par Pierre Maurer
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La mise en place des centres de vaccination : ce sont eux. La mise en œuvre du « quoiqu’il en coûte » : encore eux. À écouter Luc Carvounas, invité ce vendredi matin de la matinale de Public Sénat « Bonjour chez vous », les collectivités territoriales ne supportent plus le manque de concertation de la part du gouvernement.
« Les collectivités territoriales dépensent beaucoup pour la mise en œuvre des dispositifs de vaccination, sans aucune compensation de l’Etat », a argué le maire d’Alfortville et porte-parole du PS. Pour sa ville du Val-de-Marne, il assure qu’elle met 30 000 euros par mois pour organiser la vaccination : nettoyage du centre de vaccination, des déchets, emploi d’un personnel etc. « Mettre en place physiquement un centre, cela coûte 200 000 euros à la collectivité », a-t-il ajouté. Face à ces coûts importants, certains de ses collègues maires refuseraient de mettre en place des vaccinodromes parce que « ça coûte trop cher ». Ainsi dans son département, il n’y aurait que 5 centres possibles au lieu de 13. « Le gouvernement fournit les doses, mais la mise en œuvre, ce sont les collectivités », martèle-t-il.
Et sur la coordination du terrain, il estime que le gouvernement « fait semblant de consulter les élus, alors qu’ils sont en première ligne. Les élus sont trop peu consultés », a-t-il regretté. Volontiers chantre des « territoires », le Premier ministre Jean Castex ne recueille pas ses faveurs. Un autre trouve grâce à ses yeux : le ministre de la Santé. « Olivier Véran est le seul qui considère l’ensemble des associations d’élus locaux dans les consultations », a félicité le président de l’association des maires du Val-de-Marne.
En tant que président de l’association nationale des CCAS (Centre communal d’action sociale) de France, Luc Carvounas regrette une fois de plus de n’avoir « jamais été consulté ». Selon lui, les élus n’ont commencé à être pris en compte que « vendredi dernier ». « Avec ce gouvernement très vertical, qui ne nous considère pas, c’est difficile », a-t-il tancé.
Favorable à un passeport vaccinal « dès maintenant »
Concernant un autre débat, le socialiste s’est dit « favorable au Pass sanitaire, et au passeport vaccinal », quitte à le mettre en place « dès maintenant ». « Depuis un an on est confinés tous les trois mois. Donc pour aller au restaurant etc : il faudra de toute façon montrer patte blanche. Je demande que ce soit mis en place maintenant alors que ces structures (restaurants, bars, lieux culturels) sont en train de crever et ainsi leur permettre d’avoir une clientèle », a-t-il expliqué.
Enfin, à propos des violences dans certaines villes de France, comme à Beauvais, Luc Carvounas a fustigé le « double discours » du gouvernement qui organise actuellement le « Beauvau » de la sécurité pour répondre au malaise des forces de l’ordre. « Ma ville est ciblée pour fermer le commissariat la nuit. On parle du Beauvau et on ferme un commissariat la nuit dans une ville de banlieue. J’en ai marre de ces coups de com’. Il faut que l’Etat nous aide », a-t-il exhorté, espérant ne pas « revivre » les émeutes de 2005.
L’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité, en deuxième lecture, une proposition de loi visant à réhabiliter les personnes condamnées pour homosexualité en France entre 1942 et 1982. Porté par le sénateur socialiste Hussein Bourgi, le texte entend réparer symboliquement des décennies de politiques discriminatoires. Mais la question de l’indemnisation continue de diviser députés et sénateurs et devra être tranchée en commission mixte paritaire.
D’après des informations des Echos, Sébastien Lecornu plancherait sur la piste d’une « ordonnance négociée », pour faire passer le budget avant Noël, en cas d’une commission mixte paritaire conclusive en fin de semaine. Mais cette hypothèse n’enchante pas les constitutionnalistes, qui y voient le risque de mettre à mal le rôle de l’Assemblée nationale.
A la veille de la commission mixte paritaire (CMP) sur le budget, le groupe communiste de la chambre haute indique que le sénateur, Pascal Savoldelli n’y siégera pas en tant que membre suppléant. Le groupe dénonce notamment « un problème démocratique majeur » dans la composition de la CMP.
Alors qu’Emmanuel Macron a promis la semaine dernière d’interdire les réseaux sociaux aux mineurs de moins de « 15 ou 16 ans », le Sénat vient d’adopter à l’unanimité une proposition de loi portant la majorité numérique à 13 ans. Les mineurs de 13 ans à 16 ans devront recueillir l’autorisation parentale pour leur inscription sur un réseau social.