Vaccination obligatoire rejetée : « Chacun prend ses responsabilités », réagit Bernard Jomier
Après le rejet en commission de la proposition de loi du groupe socialiste pour instaurer une vaccination obligatoire contre le covid-19, le rapporteur Bernard Jomier regrette l’absence d’alternative au passe sanitaire.

Vaccination obligatoire rejetée : « Chacun prend ses responsabilités », réagit Bernard Jomier

Après le rejet en commission de la proposition de loi du groupe socialiste pour instaurer une vaccination obligatoire contre le covid-19, le rapporteur Bernard Jomier regrette l’absence d’alternative au passe sanitaire.
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Le rapporteur de la proposition de loi instaurant une obligation vaccinale contre le covid-19 pour l’ensemble de la population n’a pas été suivi par la commission des affaires sociales. « Chacun prend ses responsabilités », réagit au micro de Public Sénat Bernard Jomier, membre du groupe socialiste, écologiste et républicain. Le sénateur de Paris sait que « la réponse n’est pas simple », comme en témoignent certaines abstentions chez les centristes ou LR en commission dans la matinée. Mais ce médecin généraliste regrette de ne pas avoir entendu de contre-propositions, après le rejet du texte dont il avait la charge. « Si l’alternative c’est de continuer le passe sanitaire jusqu’en juillet 2022, même avec une clause de revoyure au mois de février, moi je crains que ce soit inefficace pour arrêter une vague hivernale. »

Lire aussi : Vaccination obligatoire contre le covid-19 : le texte rejeté en commission au Sénat

Le sénateur considère que la vaccination obligatoire pourra redonner un nouvel élan à la campagne de vaccination, qui semble se heurter à un plafond depuis quelques jours. « On arrive à un moment où il y a un pourcentage important de la population qui est vaccinée, quasiment 75 %, mais c’est insuffisant pour nous permettre de basculer dans une épidémie qui deviendrait un bruit de fond. On est à 30 000 nouveaux vaccinés par jour, donc si on continue à ce rythme-là, la protection on va l’atteindre en juillet 2022, donc il faut accélérer. » Bernard Jomier se réfère notamment à l’exemple calédonien, où le congrès a instauré la vaccination obligation début septembre. Même en l’absence d’un mécanisme de sanction, « ça a grimpé en flèche », relate-t-il.

« Le passe sanitaire n’est plus efficace »

Considérant qu’il ne « faut pas survaloriser la question du contrôle et de la sanction », le sénateur imagine néanmoins une forme de passeport vaccinal pour les grands évènements, notamment en milieu clos. « Ce sera normal de contrôler la vaccination à ce moment-là. » Le passe sanitaire, avec la possibilité de présenter un test négatif d’une validité de 72 heures, a fait son temps, selon lui. « Nous, ce qu’on propose, c’est la fin du passe sanitaire, ça doit en être terminé du passe sanitaire, qui n’est plus efficace, qui a fonctionné mais qui ne produit plus vraiment d’effets. »

Interrogé sur les pressions et menaces dont il est la cible sur les réseaux sociaux, le rapporteur a déclaré : « L’extrême-droite – car c’est l’extrême droite dont il s’agit – a décidé de s’emparer du vaccin comme d’un symbole de lutte contre les autorités sanitaires, contre les autorités politiques, et au fond contre notre démocratie. On lutte contre l’extrême droite, c’est tout. »

La proposition de loi sera débattue en hémicycle le 13 octobre. Le même jour où le gouvernement présentera son projet de loi de prorogation du passe sanitaire pour plusieurs mois.

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