Vallée de la Roya, six mois après le désarroi des habitants

Vallée de la Roya, six mois après le désarroi des habitants

Six mois après le passage de la tempête Alex, la vallée de la Roya continue de panser ses plaies. Mais avec l’accélération du dérèglement climatique, combien de temps sépare l’arrière-pays niçois des prochains torrents diluviens dévastateurs ? Et comment y faire face ? C’est le défi qui se pose à l’Etat et élus locaux, contraints de prendre en compte aléas et risques avant de reconstruire, quitte à racheter des maisons pour les détruire comme a pu le constater Jonathan Dupriez pour Public Sénat.
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Par Hugo Ruaud

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Publié le

Au début du mois d’octobre 2020, la tempête Alex s’abat sur le sud de la France et coupe pour de longues semaines la vallée de la Roya du reste du monde. Le bilan est dramatique, avec plusieurs morts et de nombreuses infrastructures totalement détruites. Or, six mois plus tard, les travaux de reconstruction tardent à se concrétiser, et les habitants s’impatientent.

« Trouver des solutions pérennes et résilientes, ça nécessite un tout petit peu de temps »


Mais si l’Etat et les élus locaux semblent tergiverser, c’est justement pour éviter qu’une autre tempête ne détruise tout de nouveau dans le futur : « Tous nos services sont mobilisés pour que l’on puisse trouver des solutions pérennes et résilientes, mais ça nécessite un tout petit peu de temps et beaucoup d’études… c’est vrai que c’est compliqué » explique Xavier Pelletier, préfet délégué en charge de la reconstruction des vallées.

Reconstruire pour éviter que la catastrophe ne se reproduise

Ces études doivent trancher en faveur de nouvelles normes pour mieux prendre en compte l’aléa climatique, et pourraient aller jusqu’à déclarer inhabitable certains lieux-dits, au plus grand désarroi des personnes concernées : « Ils sont en train d’évaluer combien coûte la protection de la maison, et si elle peut être protégée… S’ils disent qu’elle ne peut pas être protégée, elle sera rachetée » explique, bien désolé, le maire de Tende, Jean-Pierre Vassallo, à l’une de ses administrées, dont la maison se situe dans une zone à risque.

L’interminable attente des habitants

« On ne vous laissera pas tomber, on ne vous abandonnera pas » lui promet le préfet. Mais pour cette éleveuse, dont la vie est en suspens depuis plusieurs mois, ce discours ne passe pas : « C’est invivable, depuis le mois d’octobre on ne sait pas où on va, on ne sait pas ce que l’on va faire » répond-elle, la gorge serrée.

« J’aurais préféré être dans la maison et partir avec »


Et face à l’attachement viscéral à une maison, les évaluations des experts concernant les risques ne pèsent pas grand-chose : « On a mis notre sang dans cette maison, et on nous annonce que l’on va tout perdre ? J’aurais préféré être dans la maison et partir avec la maison ».

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