Vente d’Alstom : Emmanuel Macron devrait rendre des comptes, pour Arnaud Montebourg

Vente d’Alstom : Emmanuel Macron devrait rendre des comptes, pour Arnaud Montebourg

Interrogé sur la responsabilité d’Emmanuel Macron dans la vente controversée d’Alstom à l’américain General Electric, l’ancien ministre du Redressement productif a rappelé que tout responsable devait rendre des comptes sur le plan politique, comme cela se fait depuis l’Athènes antique. À ceci près que la procédure s’est bien assagie.
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La vente en 2014 de la branche énergie d’Alstom au groupe américain General Electric reste en travers de la gorge de l’ancien ministre socialiste du Redressement productif, Arnaud Montebourg. Auditionné au Sénat sur les cessions d’entreprises, et les manières de les prévenir, le prédécesseur d’Emmanuel Macron à Bercy a reproché à François Hollande et à son cabinet de l’époque d’avoir manqué de combativité dans ce dossier, et d’être à l’origine d’une « erreur majeure ».

L’annonce en mai de la suppression de plus de 1000 emplois par General Electric sur le site de Belfort d’Alstom, a sonné comme un coup de massue dans ce territoire. Martial Bourquin, le sénateur (PS) du Doubs, le département voisin, a évoqué le rôle d’Emmanuel Macron dans la cession, finalisée à une époque où il était en poste comme ministre de l’Économie. « Si demain il y a procès qui s’ouvre, est-ce que la responsabilité personnelle d’Emmanuel Macron n’est pas engagée sur ce dossier ? »

« Bon, non n’en sommes heureusement pas là »

« La responsabilité politique d’un ancien ministre, c’est d’accepter de rendre des comptes », a répondu Arnaud Montebourg, avant de se lancer dans un cours d’histoire. L’actuel entrepreneur (dans le secteur du miel) a rappelé que la reddition des comptes se pratiquait dans l’Athènes de Périclès, au Ve siècle avant notre ère. Les fins de mandat pouvaient être redoutées. Et les sanctions variables, allant d’une simple exclusion de la cité (l’ostracisme) à d’autres, bien plus sévères, pour les fautes les plus graves. « Vous savez, à l’époque, la reddition des comptes, lorsque dans l’agora, un magistrat avait mal agi, cela pouvait se terminer par la lapidation », a exposé l’ancien ministre. Avec un petit sourire, il a précisé que le contrôle des décisions publiques était tombé aujourd’hui dans l’excès inverse. Et qu’il s’agirait de rehausser l’exercice.

« Bon, non n’en sommes heureusement pas là. Nous avons des commissions d’enquête amicales, courtoises, où on répond de nos actes. Nous avons civilisé la reddition des comptes. Je trouve parfois qu’on devrait la durcir […] L’action du Parlement doit être plus agressive, plus offensive sur son contrôle. Je ne peux que vous y encourager. »

Premier ministre de l’Économie du quinquennat de François Hollande, il a répété qu’il s’était soustrait de bon cœur à l’invitation des sénateurs. « Dans le cas des différentes procédures ouvertes, on vient me demander mon avis, mon témoignage, je le donnerai volontiers. Je réponds de mes actes. »

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