Violences conjugales : « j’aurais beaucoup aimé appeler la police », regrette une médecin

Violences conjugales : « j’aurais beaucoup aimé appeler la police », regrette une médecin

Parmi les trente mesures du plan gouvernemental contre les violences faites aux femmes dévoilées le lundi 25 novembre, une en particulier est présentée comme une grande avancée dans la lutte contre les féminicides : la levée du secret médical en cas de danger immédiat pour la victime. Si la proposition divise le corps médical, pour Chrysoula Zacharopoulou, eurodéputée et médecin elle est nécessaire.
Public Sénat

Par Pauline Vilchez

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Édouard Philippe l’a annoncé : « Nous devons lorsque cela peut sauver des vies, offrir la possibilité aux médecins de déroger au secret médical. Cela concerne les cas d’urgence absolue où il existe un risque de renouvellement ». Une mesure que soutien l’eurodéputée Chrysoula Zacharopoulou du groupe Renew Europe (qui inclut les élus LREM), invitée sur le plateau de l’émission Europe Hebdo. Médecin cette gynécologue de profession, qui a participé au Grenelle contre les violences conjugales raconte s’être trouvée à l’hôpital « avec une femme enceinte, battue par son mari » avant de lancer, « et j’aurais beaucoup aimé pouvoir appeler la police et la protéger ». À l’époque la loi ne l'y autorisait pas.

« Nous devons lorsque cela peut sauver des vies, offrir la possibilité aux médecins de déroger au secret médical »

Même si cette annonce est présentée comme une avancée dans la lutte contre les violences faites aux femmes, la levée du secret médical interroge, certains médecins trouvent la mesure dangereuse. Le principal doute réside dans la possibilité que les femmes battues s’éloignent des médecins, craignant que les autorités ne débarquent à leur domicile. Il est aussi possible que les conjoints violents les empêchent de consulter, par crainte d’être dénoncés.

Le gouvernement, conscient du débat qui agite la communauté médicale, va engager une réflexion avec le conseil de l’ordre des médecins.

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