Violences du 1er-Mai: l’Assemblée rejette une commission d’enquête

Violences du 1er-Mai: l’Assemblée rejette une commission d’enquête

L'Assemblée nationale a rejeté jeudi par 64 voix contre 32 une proposition de résolution LR pour créer une commission d'enquête...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

L'Assemblée nationale a rejeté jeudi par 64 voix contre 32 une proposition de résolution LR pour créer une commission d'enquête sur "la lutte contre les groupuscules prônant la violence", suite notamment aux incidents qui ont émaillé le 1er-Mai à Paris.

Le traditionnel défilé avait été marqué par de nombreux heurts dans la capitale, attribués par les autorités à quelque 1.200 militants de l'ultragauche estampillés "black blocs". Une polémique avait éclaté sur la réaction des forces de l'ordre et du gouvernement, accusés de faiblesse par certains ou, au contraire, d'avoir sciemment laissé faire par d'autres pour jeter le discrédit sur le mouvement social. Et plusieurs groupes de droite et de gauche avaient réclamé une commission d'enquête.

Le texte, porté par l'élue de Paris Brigitte Kuster dans le cadre d'une "niche parlementaire" LR, entendait "mieux comprendre les ressorts de ces mouvances qui prônent l’extrême violence" et "proposer des mécanismes permettant de les éradiquer".

Son objet a été "élargi à tous les groupuscules" et non aux seuls groupe d'ultra-gauche, a expliqué la députée, plaidant notamment qu'il fallait "comprendre les causes profondes de cette radicalité politique en plein essor".

La création d'une telle commission a eu le soutien de l'UDI-Agir-Indépendant et des socialistes et communistes.

Dénonçant les "groupuscules violents d'extrême droite" et une proposition "complètement à côté du sujet", Bastien Lachaud (LFI) a en revanche dit sa "surprise" que le texte LR fasse référence "exclusivement" aux violences du 1er-Mai.

Bruno Bilde (FN) a, lui, regretté que la proposition LR "soit teintée d'une pudeur de jeune fille", affirmant que les groupuscules en question "sont tous sans exception issus de l'extrême gauche", plaidant pour leur "dissolution".

Plusieurs élus LREM, tout en déplorant "un déchaînement de violences inadmissibles" le 1er mai, ont critiqué la proposition de résolution sur la forme, et des "atermoiements" sur son objet. "Le véritable objet de cette proposition est bien de critiquer l'action gouvernementale", a aussi dénoncé Thomas Rudigoz (LREM).

Sur ce "vrai sujet", Laurence Vichnievsky (MoDem), ex-magistrate, a aussi jugé qu'une commission d'enquête n'était pas pour l'heure "une priorité absolue", alors qu'un groupe de travail initié par le ministère de l'Intérieur avec la Chancellerie entend "rechercher les moyens les plus efficaces de détecter et sanctionner ces fauteurs de trouble".

Dans la même thématique

Violences du 1er-Mai: l’Assemblée rejette une commission d’enquête
4min

Politique

Motion de censure : « Il ne fallait pas attendre les dernières 48 heures » pour qu’un dialogue puisse s’établir entre le gouvernement et les députés, tacle Frédéric Valletoux

Ce mardi, Frédéric Valletoux, député Horizons de Seine-et-Marne, ancien ministre de la Santé, était invité de la matinale de Public Sénat. Au lendemain de l’engagement de la responsabilité du gouvernement par Michel Barnier, et à la veille du vote d’une motion de censure, il est revenu sur la méthode adoptée par le Premier ministre depuis sa nomination. Il pointe notamment un manque de dialogue entre les députés du socle commun et le gouvernement.

Le

FRA – ASSEMBLEE – SEANCE PUBLIQUE PLFSS
5min

Politique

Motion de censure, budget 2025 : que va-t-il se passer après le recours de Michel Barnier au 49.3 ?

Ce 2 décembre, le Premier ministre a engagé la responsabilité de son gouvernement en déclenchant l’article 49.3, lors du vote du projet de loi de financement de la Sécurité sociale à l’Assemblée nationale. La chute du gouvernement Barnier semble proche, avec le vote d’une motion de censure attendu en milieu de semaine. Le point sur le calendrier de ces prochains jours, à haut risque pour l’exécutif.

Le

France Politics
7min

Politique

Recours 49.3 : un gouvernement de « front républicain » peut-il succéder à Michel Barnier ?

Michel Barnier s’est finalement résolu à déclencher le 49.3 sur le budget de la Sécurité sociale. Le gouvernement pourrait donc chuter dès mercredi, car malgré les concessions faites au RN, Marine Le Pen a confirmé que son camp se joindrait aux voix de la gauche lors de l’examen de la motion de censure du NFP. Pointée du doigt par le camp macroniste, la gauche refuse d’assumer toute part de responsabilité dans cette situation d’instabilité et prépare l’après Barnier.

Le