Violences : « Le gouvernement fait bouillir une marmite qui est en train d’exploser » estime Marc-Philippe Daubresse
Marc-Philippe Daubresse, sénateur Les Républicains du Nord, était ce matin l’invité de Territoire Sénat. Le sénateur revient sur l’audition de Christophe Castaner hier, l’impopularité du Président Macron et la colère des Gilets jaunes.

Violences : « Le gouvernement fait bouillir une marmite qui est en train d’exploser » estime Marc-Philippe Daubresse

Marc-Philippe Daubresse, sénateur Les Républicains du Nord, était ce matin l’invité de Territoire Sénat. Le sénateur revient sur l’audition de Christophe Castaner hier, l’impopularité du Président Macron et la colère des Gilets jaunes.
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Par Marion D'Hondt

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Concernant les événements qui ont émaillé la France ce week-end, le sénateur déclare que le pays « est dans un climat de guérilla urbaine » qui n’est pas terminé. En tant qu’ancien ministre de la Ville, il a des contacts avec les élus locaux qui lui font remonter que « ça chauffe dans les banlieues et dans les lycées. »

Marc-Philippe Daubresse constate deux types de Gilets jaunes dans sa circonscription du Nord : des retraités, classes moyennes, qu’il qualifie de « raisonnables » et des ouvriers en colère, qui ne sont « pas loin d’être violents. » Il s’inquiète que les casseurs, les Black Blocs, « soient en train de mobiliser une partie des Gilets jaunes. »

« Le gouvernement est responsable de ce qu’il est en train de se faire »

Sur l’audition de Castaner, le sénateur est sévère : le ministre « a géré les manifestations comme une fan zone et il s’est complètement planté. » Le sénateur considère que « au niveau des effectifs, c’était bon, mais qu’au niveau de la stratégie, c’est raté. » Il a pu constater que « les services de police ne comprennent pas les ordres qui leur sont donnés. »

« Il est temps de faire son examen de conscience »

Le sénateur considère que les ministres ne sont pas à la hauteur, ce qui s’explique par leur manque d’expérience. Pour la sortie de crise, les propositions vont dans tous les sens, c’est « le concours Lépine des mesures. » Pour le sénateur, « il faut annoncer l’annulation de la hausse des taxes, pas la suspension. » Le Sénat a déjà voté l’annulation (voir notre article), il suffit à l’Assemblée de voter conforme.

Le sénateur propose un Grenelle de la fiscalité qui « remettrait les corps intermédiaires et les syndicats dans la discussion. » Ce Grenelle s’attellerait aux retraités, aux personnes qui travaillent et au pouvoir d’achat des ménages. « Il faut revenir sur la hausse de la CSG et sur la suppression de la taxe d’habitation », « il faut un vrai plan de baisse de la dépense publique. »

« Emmanuel Macron écoute mais n’entend pas »

Sur la popularité du Président, le sénateur est inquiet, il « reçoit des mails qui demandent la destitution. » Il compare avec la situation d’impopularité de F. Hollande et de N. Sarkozy, même s’il « n’avait jamais vu ça. » La cause de cette colère serait « les attitudes arrogantes et méprisantes. […] Le Président Macron a un côté "je continue, je garde le cap", c’est ça que les gens lui reprochent. »

Le fait que le Premier ministre, Édouard Philippe, soit « entraîné dans la tourmente », est « significatif que les gens n’en peuvent plus. » Le silence du Président, qui ne s’est pas encore exprimé, « ressemble à un "je suis aux abris et je mets les fusibles en tête." » « Dans des circonstances où le pays a peur, le Président doit s’exprimer » conclut le sénateur.

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