Violette Spillebout, l’ex-directrice de cabinet qui défie Martine Aubry
"Intrigante" pour les uns, "tenace et combative" pour les autres... Violette Spillebout, désignée mercredi par LREM candidate aux...

Violette Spillebout, l’ex-directrice de cabinet qui défie Martine Aubry

"Intrigante" pour les uns, "tenace et combative" pour les autres... Violette Spillebout, désignée mercredi par LREM candidate aux...
Public Sénat

Par Frédéric DUMOULIN

Temps de lecture :

4 min

Publié le

"Intrigante" pour les uns, "tenace et combative" pour les autres... Violette Spillebout, désignée mercredi par LREM candidate aux municipales à Lille, est une ex-socialiste qui a longtemps travaillé auprès de Martine Aubry avant de devenir, en la défiant, son ennemie jurée.

Silence radio en mairie... Le choix du parti macroniste doit toutefois ulcérer Martine Aubry qui, sauf surprise, annoncera à la rentrée qu'elle brigue un ultime mandat.

Ces dernières semaines, des partisans de la maire -et même certains adversaires- ne mâchaient pas leurs mots pour dénoncer la candidature "malsaine" d'une "intrigante qui veut déloger son ancienne patronne qui l'a pourtant biberonnée".

Violette Spillebout, 46 ans, a passé plus de 15 ans à la mairie de Lille, d'abord au service de Pierre Mauroy puis de Martine Aubry, dont elle a dirigé le cabinet entre 2008 et 2013.

Titulaire d'un DESS en management des entreprises, elle est actuellement directrice de "la relation client et des situations sensibles" à la SNCF.

Son mari Olivier, qui dirige la Maison de la photographie, est en conflit ouvert avec Mme Aubry. Après la région et le département, la mairie de Lille a mis un terme en 2018 à la subvention annuelle de 130.000 euros versée à cette association.

"La bataille Spillebout-Aubry ne peut se comprendre qu'à l'aune de cette guerre personnelle. On est dans la vengeance", se désole un ténor nordiste, qui prédit une "campagne de caniveau".

"Alors qu'elle lui doit tout, y compris son poste à la SNCF, faire mordre la poussière à Aubry est le seul moteur de Spillebout", affirme un notable PS. Non, rétorque l'intéressée, "je ne suis pas une femme de conflits".

Si "de belles et grandes choses ont été accomplies", Lille a besoin "d'une nouvelle vision" et "d'une nouvelle ambition", écrivait-elle en janvier dans sa "Lettre aux Lilloises et aux Lillois".

Depuis des mois, Mme Spillebout, qui s'affichait dès janvier sur Twitter "candidate pour la mairie de Lille", est en campagne active avec son collectif "Lille C".

- "A la sulfateuse" -

"Elle a mobilisé ses réseaux", constate un élu LREM, "là où sa rivale Valérie Petit attendait sa désignation", forte du soutien officieux de l'homme fort de la métropole, Gérald Darmanin.

"Le camp Spillebout, c'est vraiment l'ancien monde dans tout ce qu'il a de plus dégueulasse. J'ai de quoi aller au pénal contre eux", confiait récemment Mme Petit, qui assure avoir subi "pressions" et "intimidations".

"Violette a des atouts", note un responsable PS: "elle a du culot, elle est tenace, combative, elle sait faire une campagne et n'a peur de rien".

Pour Mickaël Moglia, ancien vice-président PS de la région devenu anti-Aubry, "elle est tout l'inverse de ce qu'est Martine Aubry: accessible, bienveillante, à l'écoute et pas cassante".

"Mais c'est une candidature qui n'a aucune chance ! Avec Valérie Petit, c'est la première fois depuis 50 ans que l'alternance était possible à Lille", se désole Jean-René Lecerf, président (divers droite) du département du Nord et adversaire malheureux de Mme Aubry en 2014.

A LREM, son investiture passe parfois mal: "elle ne défend jamais le président", peste une parlementaire. "Je partage l'état d'esprit" même si "je ne suis pas toujours en phase" avec Emmanuel Macron sur les grands sujets, nuance l'intéressée.

"Ce choix, ça veut dire qu'ils ont fait une croix sur Lille et qu'ils ne pensent pas pouvoir battre Aubry", décrypte un ténor de la région.

La bataille Aubry-Spillebout promet en tout cas d'être féroce. "Si c'est Violette qui est candidate, ce sera à la sulfateuse !", prévenait récemment en petit comité la maire de Lille.

Partager cet article

Dans la même thématique

SIPA_01228800_000048
6min

Politique

Congrès LR : la droite tente d’éviter la division et prépare l’après Bayrou 

Le vote de confiance demandé par François Bayrou agite la rentrée politique des Républicains réunis à Port-Marly dans les Yvelines. La droite se prépare à négocier les termes de sa participation à un futur gouvernement. Ce scrutin surprise attendu lundi fait également réapparaître des lignes de fractures au sein des Républicains, malgré la large victoire de Bruno Retailleau en mai dernier, élu président du parti face à Laurent Wauquiez.  

Le

Clairefontaine: Celebration of French Training Model’s 50 Years
8min

Politique

A Lyon, avec le soutien Laurent Wauquiez, Jean-Michel Aulas marque-t-il vraiment des points ?

L’ancien président de l’Olympique Lyonnais, quasi-candidat aux municipales à Lyon, reçoit le soutien des LR, avec Laurent Wauquiez. « La candidature Aulas est en train de marquer des points », selon le sénateur LR Etienne Blanc. « Il faudra qu’il muscle un peu son jeu, il n’est pas au niveau », raille le sénateur des Ecologistes, Thomas Dossus.

Le

SIPA_01222969_000002
8min

Politique

Vote de confiance : quel est le bilan de François Bayrou à Matignon ?

Malgré la surexposition médiatique de ces derniers jours où François Bayrou a tant bien que mal défendu son budget et son choix surprenant de demander en amont aux députés un vote de confiance, le sort du Premier ministre semble scellé. Ses dix mois à Matignon ont été marqués par une propension à s’appuyer sur des propositions de loi, de longues conférences de presse sur le danger de la dette publique, l’échec d’une amélioration de la réforme des retraites et la polémique Bétharram.

Le