Face à la polémique grandissante sur le port du voile, qui agite aussi la majorité, Emmanuel Macron a appelé mercredi à ne pas "stigmatiser" les...
Voile: la polémique se poursuit, Macron appelle à ne pas « stigmatiser nos concitoyens »
Face à la polémique grandissante sur le port du voile, qui agite aussi la majorité, Emmanuel Macron a appelé mercredi à ne pas "stigmatiser" les...
Par Eric LAGNEAU
Temps de lecture :
4 min
Publié le
Mis à jour le
Face à la polémique grandissante sur le port du voile, qui agite aussi la majorité, Emmanuel Macron a appelé mercredi à ne pas "stigmatiser" les musulmans, en dénonçant un "raccourci fatal" entre lutte contre le terrorisme et islam.
"Faisons bloc et ne nous divisons pas pour lutter d'abord et avant tout contre la radicalisation dans notre société, œuvrons pour que la République soit partout", a ajouté le chef de l'État, lors d'une conférence de presse à l'issue d'un sommet franco-allemand à Toulouse, tout en appelant à "être intraitable avec le communautarisme".
La mise au point a suivi celle du Premier ministre, qui avait tenté de clore le débat, d'abord mardi à l'Assemblée nationale, puis mercredi au Sénat.
Attaché à siffler la fin de la récréation, Édouard Philippe a répété devant les chambres parlementaires qu'il ne souhaitait pas "faire une loi sur les accompagnants scolaires", pointant plutôt "l'enjeu" des "dérives communautaires" et de la "déscolarisation".
Le ministre de l'Éducation, Jean-Michel Blanquer, qui a affirmé dimanche que "le voile en soi n'est pas souhaitable dans notre société", a lui aussi tenté mercredi d'éteindre l'incendie, en assurant qu'il y avait "des sujets beaucoup plus importants relatifs à la laïcité".
Les cas où le port du voile est interdit en France
AFP
Las. Les deux camps continuent de s'affronter, à fleurets de moins en moins mouchetés, au sein même de la majorité sur un sujet aussi inflammable que récurrent en France, qui a été relancé vendredi lorsqu'un élu du Rassemblement national (RN) a invectivé une mère voilée en pleine séance du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté.
Cette dernière a décidé mercredi de porter plainte à Dijon pour "violences en réunion à caractère raciale" et à Paris pour "provocation à la haine raciale", a annoncé le Collectif contre l'islamophobie en France.
"Je considère que le voile islamique n'est pas l'avenir souhaitable de la culture et de la société française", a répété sur Europe 1 le ministre de l'Économie Bruno Le Maire, tout en estimant qu'il n'y avait "pas nécessairement besoin de loi" en la matière.
La députée Aurore Bergé, porte-parole de LREM, s'est elle dite prête à voter une proposition de loi LR sur l'interdiction du voile lors des sorties scolaires. "Je suis cohérente avec des convictions que j'ai toujours eues.", a-t-elle déclaré à LCP.
Plusieurs députés LREM, dont Coralie Dubost, Cécile Rilhac, Eric Bothorel, Fannette Charvier et Amelia Lakrafi lui ont immédiatement répondu "Not in my name" ("pas en mon nom") sur Twitter.
- "C'est du racisme" -
Jean-Michel Blanquer le 4 septembre 2019 à l'Elysée
AFP/Archives
Le député du Val-d'Oise Aurélien Taché, dont les critiques envers M. Blanquer ont conduit à la saisine du médiateur de LREM, persiste lui aussi. "Notre rôle de responsables politiques, c'est quand même de défendre la loi" qui n'interdit pas le voile pour les sorties scolaires, a-t-il estimé sur RMC.
Le Rassemblement national, qui lance une pétition pour l'interdiction du voile lors des sorties scolaires, s'est lui aussi tourné vers M. Macron à qui il a demandé de "faire respecter la volonté des Français" et de "légiférer pour interdire le port de signes religieux ostentatoires lors des sorties scolaires".
Le président du Sénat Gérard Larcher en avait appelé mercredi matin à Emmanuel Macron, qui devait, selon lui, s'exprimer sur la laïcité et la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l'État.
Le vice-président du RN Jordan Bardella avait appelé sur LCI Emmanuel Macron à prendre "des mesures", jugeant "délirant" le discours d'Édouard Philippe "pour dire que tout va bien.
Le député LFI Eric Coquerel à l'Assemblée nationale, le 12 mars 2019
AFP/Archives
"Tout le monde est d'accord avec nous", répète-t-on à l'envi au RN en prenant appui sur un sondage Ifop-Fiducial diffusé lundi selon lequel 66% des Français sont favorables à l'interdiction de signes religieux ostensibles aux parents d'élèves qui accompagnent les sorties scolaires.
Le chef de l'État leur a indirectement répondu en début de soirée, en déplorant que "tout (ait) été confondu dans ce débat". Plus tôt dans la journée, l'Élysée avait déjà fait savoir que le président jugeait "irresponsable et dangereux que certains responsables politiques fassent l'amalgame entre le port du voile et la radicalisation".
La gauche déplore une "stigmatisation" de la part de l'État. "Nos concitoyens musulmans en ont marre" et "ce n'est pas à l'État de stigmatiser une religion. Cette stigmatisation en réalité, c'est du racisme, disons-le clairement", a accusé sur Sud Radio le député insoumis Éric Coquerel.
Une proposition de loi visant à assurer le droit de chaque mineur placé à disposer d’un avocat a été adoptée à l’unanimité par les députés hier. Le texte doit maintenant poursuivre sa route au Sénat. « Nous avons une responsabilité, que ces enfants soient les enfants de la République », martèle Xavier Iacovelli.
Si le budget de la sécurité de sociale a été adopté par l’Assemblée nationale mardi, rien ne promet un même sort au projet de loi de finances, pour lequel les voies de compromis sont encore plus minces. En cas de non-accord sur le texte, le gouvernement serait contraint de recourir à une loi spéciale. Une piste qui éveille des inquiétudes quant à l’organisation des municipales, dont l’enveloppe est estimée à 200 millions d’euros.
Pour la deuxième fois en deux semaines, la délégation aux droits des femmes du Sénat s’est penchée, ce jeudi 11 décembre, sur le masculinisme. Des chercheurs sont venus informer les sénateurs des dangers virtuels, voire physiques, de cette tendance ultra-active sur les réseaux sociaux.
A une semaine de la réunion de la commission mixte paritaire sur le budget, Emmanuel Macron a reçu jeudi les présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale, Gérard Larcher et Yaël Braun-Pivet, en présence de Sébastien Lecornu. Le sort du projet de loi de finances repose en partie sur les chances de voir les députés et sénateurs trouver un compromis, sous peine de retravailler sur le budget en début d’année 2026.
Le
Le direct
Laïcité : retour sur la naissance de la loi de 1905
Laïcité : retour sur la naissance de la loi de 1905