L'ouverture de la procréation médicale assistée (PMA) à toutes les femmes "ouvre la voie à des dérives qu'il faut mesurer avec lucidité", estime le président des Républicains, Laurent Wauquiez, dans une tribune parue vendredi dans le Figaro.
Le texte, titré "Pourquoi Les Républicains s'opposeront à la PMA sans père", est également signé par Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat, son homologue à l'Assemblée, Christian Jacob, le député européen Franck Proust ainsi que Jean Leonetti, président du Conseil national du parti et par ailleurs tête de liste putative aux élections européennes.
Jean Leonetti, vice-président des Républicains, à Menton, en juin 2018
AFP/Archives
"Tout ce qui est scientifiquement possible est-il pour autant humainement souhaitable ? La marche du progrès signifie-t-elle la négation des limites ?", interrogent les signataires, qui exhortent à "(bien garder) ces questions en tête lorsque est proposée l'instauration de la PMA sans père". "Aussi bien intentionné soit-il, ce projet ouvre la voie à des dérives qu'il faut mesurer avec lucidité", ajoutent-ils.
La procréation médicalement assistée, ou l'insémination artificielle par don de gamètes anonyme, est aujourd'hui autorisée pour les couples de sexes différents infertiles. La majorité entend l'ouvrir aux couples de même sexe, ainsi qu'aux célibataires, conformément aux engagements de campagne du candidat Macron.
Le gouvernement a prévu de présenter avant la fin de l'année un projet de loi qui sera débattu par le Parlement au premier semestre 2019.
"Nous semblons entraînés par une injonction au mouvement perpétuel, par un dépassement incessant des frontières, par une extension infinie des droits oublieuse de nos devoirs", déplorent les leaders de Les Républicains.
"Il ne s'agit évidemment pas de s'opposer au progrès scientifique, mais le rôle de la politique et du droit n'est pas de s'adapter, avec plus ou moins de +retard+, à toutes les demandes de la société ; certaines doivent être freinées si elles sont dangereuses", font-ils encore valoir.
Leur tribune paraît dix jours après un autre texte de cinq députés Les Républicains, qui se disaient au contraire favorables au projet.
"Députés de droite, assumant les valeurs de notre famille politique, nous refusons d’être enfermés dans une posture hostile au progrès" et "dans une réflexion clivée qui serait une paresse intellectuelle nous consignant dans un refuge réactionnaire, archaïque et conservateur", avaient écrit ces signataires dans Le Monde, emmenés par le député Maxime Minot.
Déposé au Sénat par des élus centristes, un amendement au PLFSS propose la fin du remboursement des actes et prestations « se réclamant de la psychanalyse », afin de faire des économies. Des collectifs et syndicats de psychologues et psychiatres élèvent la voix, critiquant une proposition « d’une extrême gravité pour le soin ».
Alors que la majorité sénatoriale de droite entend revenir sur les gains obtenus par la gauche à l’Assemblée sur le budget de la Sécurité sociale, à commencer par la suspension de la réforme des retraites, les sénateurs de gauche combattront « pied à pied », en dépit de leurs divergences sur la suspension. Mais face aux amendements des sénateurs de droite, qualifiés de « musée des horreurs », ils jouent groupés.
Alors que le Sénat s’apprête à démarrer l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité Sociale, le patron des députés de droite, Laurent Wauquiez était reçu à la réunion de groupe des sénateurs LR pour passer le relais. L’occasion de s’exprimer d’une seule voix sur la position que compte défendre la droite sur les deux lois de finances, quitte à rendre un accord en commission mixte paritaire quasi impossible et faire resurgir la piste d’un recours au 49.3.
Dans le cadre de l’examen du budget de la Sécu, les sénateurs écologistes veulent créer un droit d’accise sur la vente du produit stupéfiant. « Ça légalise le cannabis en réalité », explique le sénateur Thomas Dossus. De quoi rapporter près de « 3 milliards d’euros à l’Etat » et « assécher les réseaux ».