Xavier Bertrand : « Je trouve le gouvernement fébrile sur mes propositions »

Xavier Bertrand : « Je trouve le gouvernement fébrile sur mes propositions »

En visite aux universités d’été du patronat, Xavier Bertrand et Valérie Pécresse ont discrètement entamé leur rentrée politique face aux entrepreneurs. Les deux ex-LR ont toutefois saupoudré leurs apparitions de messages politiques en vue de 2022.
Public Sénat

Par Quentin Calmet et Jonathan Dupriez

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Publié le

Pas de discours politiques en tribune. Pas non plus de point presse en grande pompe prévu aux universités d’été du MEDEF. Xavier Bertrand et Valérie Pécresse, les deux candidats de droite officiellement en course pour l’élection présidentielle, ont discrètement battu la campagne à l’hippodrome de Longchamp, ce mercredi.

Xavier Bertrand, « pas du tout en catimini »

Xavier Bertrand, arrivé en fin de journée, a surpris par sa discrétion. L’ancien ministre de la Santé a mené quelques réunions avec des acteurs économiques nordistes, puis visité le stand de la région Hauts-de-France. Le tout, le plus loin possible des caméras et des micros. Pour autant, il se défend d’une visite en catimini. « Ce déplacement n’a pas du tout de caractère exceptionnel », évacue l’élu. « Il n’est pas du tout en catimini quand on veut bâtir un projet le plus concret possible, les gens en ont marre des grandes déclarations des grands discours. »

Xavier Bertrand « trouve » le gouvernement « fébrile sur ses propositions »

Mais quelques heures seulement après le discours de Bruno Le Maire, très applaudi par les entrepreneurs, Xavier Bertrand a décoché quelques flèches en direction du locataire de Bercy. « Je trouve le gouvernement fébrile sur mes propositions », lance-t-il, au sujet de la baisse des impôts de production qu’il appelle à intensifier. Cette mesure, engagée par Bruno Le Maire, a donné lieu à une passe d’armes entre les deux hommes, par médias interposés. En avril dernier, sur BFMTV, Bruno Le Maire avait dit de Xavier Bertrand qu’il « ferait un excellent ministre de l’Économie » d’Emmanuel Macron, « quand Emmanuel Macron aura été réélu ». Une manière de dire que le programme économique du candidat à la présidentielle comportait de nombreuses similitudes avec les réformes LREM déjà engagées.

Valérie Pécresse et Xavier Bertrand, sur une ligne de crête politique

« Ce qui a été fait sur les impôts de production ce n’est pas à la hauteur », renchérit Xavier Bertrand. « Moi je ne suis pas dans les grandes déclarations et dans la communication, je veux des choses qui marchent, des choses radicales, efficaces et claires. » Mais difficile pour lui, comme pour Valérie Pécresse, de trouver un espace politique sur les questions économiques et financières. Le locataire de Bercy étant, comme eux, issu du parti Les Républicains et Emmanuel Macron applaudi, y compris ces derniers jours, par les milieux d’affaires pour ses réformes et ses mesures de soutiens aux entreprises pendant la crise du covid-19. Et sur un plan politique, il est aussi risqué pour ces deux candidats, en marge de LR, d’abattre leurs cartes si loin de l’échéance.

Valérie Pécresse, « la Présidente de région »

Valérie Pécresse a, elle aussi, mené campagne en toute discrétion au MEDEF, davantage avec sa casquette de « présidente de région » que celle de candidate. Ce qui ne l’empêche pas d’envoyer quelques messages plus politiques. « Il va falloir sortir du quoiqu’il en coûte » dit-elle, quelques heures seulement après le discours du ministre de l’Economie annonçant clairement « la fin » du dispositif. De quoi couper l’herbe sous le pied à celle qui a été ministre du budget sous Nicolas Sarkozy.

« Il faut réformer »

« Il faut réformer, réformer, réformer, il y a encore tellement de choses à faire dans le pays » a-t-elle ajouté sans plus de détails. « Aujourd’hui on dépense mal, on dépense trop et ça se traduit par des charges, des impôts pour les salariés et les employeurs et cette réforme personne ne l’a faite. »

Une critique en creux adressée au gouvernement qui l’a récemment attaquée sur son projet. Valérie Pécresse, jugée par Gabriel Attal « deux tiers sans programme, un tiers sans idées » dans Le Parisien ce mercredi. De son côté, Valérie Pécresse préfère temporiser, et « inviter le ministre à lire ce qu’il s’écrit » afin de « l’éclairer ».

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