Yannick Jadot accuse Emmanuel Macron de « complaisance vis-à-vis de Vladimir Poutine »

Yannick Jadot accuse Emmanuel Macron de « complaisance vis-à-vis de Vladimir Poutine »

« Il le tutoie, alors que Poutine est un dictateur. On n’est pas ami avec Poutine », dénonce le candidat écologiste à la présidentielle. Yannick Jadot souhaite que ce soit l’Europe, plutôt qu’Emmanuel Macron, qui soit l’interlocuteur du président russe pendant la guerre en Ukraine.
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Invité ce vendredi de la matinale de Public Sénat, le candidat écologiste à la présidentielle, Yannick Jadot, a dénoncé la proximité entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine, alors que le positionnement vis-à-vis du président russe est devenu un enjeu de campagne.

« Il le tutoie, alors que Poutine est un dictateur. On n’est pas ami avec Poutine »

Yannick Jadot prend un exemple qui illustre, à ses yeux, la politique du chef de l’Etat. « En 2018, Emmanuel Macron est à Saint-Pétersbourg avec son ami Poutine. Et il signe deux contrats : Total pour le gaz – maintenant, Total fait ce qu’il veut et n’est toujours pas sorti de Russie – et il signe le développement d’Orpea. Pour moi, ça résume le bilan de son quinquennat : le gaz, Orpea avec une spéculation sur nos aînés, et une complaisance vis-à-vis de Vladimir Poutine », selon Yannick Jadot.

Au passage, il critique le fait qu’Emmanuel Macron échange directement avec lui depuis le début de la guerre en Ukraine, préférant que ce soit l’Europe qui soit l’interlocuteur du président russe. « Il le tutoie, alors que Poutine est un dictateur. On n’est pas ami avec Poutine, avec quelqu’un qui a rasé Grozny », pointe du doigt le Picard.

« Macron a reculé sur le glyphosate, les néonicotinoïdes, la chasse, il a été le président des lobbies »

Yannick Jadot étrille aussi le bilan écologique d’Emmanuel Macron, pointant la faiblesse des mesures en la matière, alors que le Président s’est déclaré candidat la veille en mettant en avant l’écologie. « L’abandon du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, ce projet dont tout le monde savait qu’il n’était pas possible, ça reste le bilan écologique du Président », raille sur le plateau de « Bonjour chez vous ! » le candidat soutenu par EELV, qui a quand même « applaudi », suite à cette décision.

« Mais sur la rénovation thermique, on n’a jamais fait aussi peu pour la rénovation globale, c’est-à-dire de vraies rénovations de nos logements, alors qu’on sait que le vrai bouclier énergétique pour les Français, c’est de combattre les dépenses contraintes, de chauffage et d’électricité. Or on a réduit nos investissements sur les rénovations globales et profondes. On est le seul pays européen qui n’a pas respecté ses objectifs en matière d’énergie renouvelable », pointe Yannick Jadot, qui dénonce l’attitude d’Emmanuel Macron : « Il a reculé sur le glyphosate, les néonicotinoïdes, on pourrait parler de la chasse. Ça a été un président des lobbies ».

« La blague des mea culpa » de Macron

Réagissant à l’annonce officielle de la candidature du président de la République, Yannick Jadot pense que « ce que propose Emmanuel Macron, c’est le même quinquennat en pire ». « Après cinq ans, on a les riches qui sont plus riches et les pauvres qui sont plus pauvres », lance-t-il. Et de dénoncer « un Président condamné deux fois par les tribunaux pour inaction climatique. La France a été le seul pays européen qui n’a pas respecté ses objectifs de réduction des gaz à effet de serre ».

Il ne croit pas à « la blague des mea culpa à la télévision, comme sur TF1, avec l’émission de publireportage qui avait été faite ». Pour Yannick Jadot, « bien sûr », Emmanuel Macron est un comédien.

« L’uranium de nos centrales nucléaires vient du Kazakhstan, pays sous tutelle russe, de l’Ouzbékistan, pays sous tutelle russe »

Sur la question de l’indépendance énergétique, souvent mise en avant par les défenseurs du nucléaire, Yannick Jadot souligne que « l’uranium (le combustible pour alimenter les centrales, ndlr) vient du Kazakhstan, pays sous tutelle russe, de l’Ouzbékistan, pays sous tutelle russe, et du Niger, pays assez instable ».

En parallèle d’une sortie progressive du nucléaire, il répète son intention de « déployer les énergies renouvelables ». Et qu’importent les polémiques sur les éoliennes. « A un moment donné, il faut choisir. On a la guerre en Ukraine, les combats près de Tchernobyl, la plus grosse centrale nucléaire d’Europe menacée et les parcs éoliens, c’est un prix de sortie de l’électricité deux fois moins cher que le nucléaire ». Et de conclure : « La vraie énergie de paix, de sécurité, qui nous évite la dépendance et la complaisance politique, on l’a vue vis-à-vis de Vladimir Poutine, ce sont les énergies renouvelables ».

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