Internet à très haut débit partout d'ici à 2022, plan de revitalisation des centres-villes de 5 milliards d'euros en cinq ans, économies...
Zones blanches, centre-villes: Edouard Philippe au chevet des provinces
Internet à très haut débit partout d'ici à 2022, plan de revitalisation des centres-villes de 5 milliards d'euros en cinq ans, économies...
Par Marc PRÉEL
Temps de lecture :
4 min
Publié le
Mis à jour le
Internet à très haut débit partout d'ici à 2022, plan de revitalisation des centres-villes de 5 milliards d'euros en cinq ans, économies concentrées sur les grandes collectivités locales: Edouard Philippe a défendu jeudi à Cahors le plan du gouvernement pour les zones rurales et les villes moyennes, qui se sentent laissées de côté.
La deuxième "Conférence des territoires" - le forum de dialogue entre l'Etat et les collectivités de l'ère Macron - s'est tenu dans la préfecture du Lot, avec le gros de l'équipe gouvernementale: une douzaine de ministres, en plus du chef du gouvernement.
La conférence s'est achevée dans la précipitation avec le départ de M. Philippe sur les lieux de l'accident entre un train et un car scolaire dans les Pyrénées-Orientales qui a fait 4 morts.
Principale annonce du gouvernement jeudi: l'Etat va mobiliser "plus de cinq milliards d'euros sur cinq ans" pour revitaliser les centre-villes délaissés par la population et les commerces de proximité.
"Notre pays est confronté depuis des années à des vitrines fermées, des immeubles dégradés, des rues délaissées qui nourrissent un sentiment d'abandon aux lourdes conséquences", a souligné M. Philippe.
Le gros des discussions à huis clos de la conférence, entre gouvernement et élus, a tourné autour du pacte financier proposé par l'Etat aux grandes collectivités locales, dont certains élus, notamment à l'Association des maires de France, contestent le bien-fondé et les modalités.
- 'Pas de relation de défiance' -
Au terme des échanges, l'exécutif a légèrement amendé son mécanisme de limitation à 1,2% de la hausse de leurs dépenses, qui sera désormais un "pivot" pouvant varier suivant certains critères: démographie, pauvreté et économies déjà réalisées.
Si les discussions ont été jugées globalement positives, l'agacement du gouvernement s'accroît à l'encontre de l'AMF, quand l'exécutif ne cesse de répéter que 99% des maires ne sont pas concernés par le plan.
Le président de l'AMF, l'ancien ministre LR François Baroin, a boudé la réunion et l'association est venue en simple "observateur".
Edouard Philippe s'exprime lors de la deuxième "conférence des territoires" à Cahors, le 14 décembre 2017
AFP
"Ni le président de la République ni moi-même ne nous étions déplacés en observateurs" lors du récent congrès des maires, a ironisé le Premier ministre.
Il n'y a "pas de relation de défiance" entre le gouvernement et les élus, "bien au contraire", avait rétorqué le Premier ministre dès son arrivée à Cahors mercredi. L'AMF juge qu'"aucun pacte de confiance n'est aujourd'hui envisageable" avec l'Etat.
M. Philippe, qui a "délocalisé" son cabinet de Matignon à l'occasion de ce déplacement, a également détaillé le plan du gouvernement contre la "fracture numérique": tous les Français éligibles au haut débit (plus de 8 mégas par seconde) en 2020, et au très haut débit (plus de 30 mégas) en 2022.
Un sujet qui exaspère dans les campagnes. "Cette exaspération, il faut prendre garde à ce qu'elle ne se transforme pas en colère", a souligné le chef du gouvernement.
- 'danger' -
Le Premier ministre a annoncé un chèque de 150 euros pour 1,5 million de ménages trop isolés pour être raccordés à la fibre d'ici à la fin du quinquennat, pour une enveloppe totale de 100 millions d'euros supplémentaires.
Il a également confirmé que l'Etat verserait 3,3 milliards pour les réseaux développés par les collectivités locales afin de combler la frilosité des opérateurs privés dans les zones rurales.
"Sur l'objectif 2022, on est à fond", glisse un ministre. "Si on ne réussit pas l'objectif du très haut débit, on sera en danger à toutes les élections intermédiaires..."
Le Premier ministre Edouard Philippe (c) avec la ministre de la Santé Agnès Buzyn (d) et le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb (g) arrivent à Cahors pour la "Conférence des Territoires", le 14 décembre 2017
AFP
La "délocalisation" de M. Philippe et de son cabinet vise précisément à "aller vers les Français, vers ceux qui vivent ici, pour essayer de mieux comprendre leurs attentes", a défendu le Premier ministre mercredi.
Agir, le nouveau parti de centre-droit bienveillant à l'égard de l'exécutif, a salué l'initiative et même suggéré que "Matignon ou l'Elysée puissent être dans les prochains mois délocalisés deux ou trois jours dans une ambassade de France à l'étranger".
Selon Matignon, le Premier ministre devrait maintenir sa journée de déplacement dans le Lot vendredi, où il doit faire une tournée du département.
A partir du 19 novembre, le Sénat examinera en séance publique le projet de loi de financement de la Sécurité sociale et sa mesure phare : la suspension de la réforme des retraites. Une concession du gouvernement faite au PS qui n’a aucune chance d’être adoptée à la haute assemblée à majorité de droite. Les socialistes ne devraient également ne pas être suivis par les communistes et écologistes sur le vote de cette mesure.
ENTRETIEN – Dix ans après les attentats du 13 novembre 2015, l'ancien président de la République revient auprès de Public Sénat sur le déroulé des attaques terroristes de Seine-Saint-Denis et de Paris. Il détaille la gestion de la crise et les décisions prises cette nuit-là, mais analyse aussi l'évolution du pays face à cette épreuve.
Les vidéos issues des caméras-piétons des gendarmes lors de la manifestation de Sainte Soline, diffusées mercredi par Médiapart et Libération relancent le débat sur les violences policières. Une enquête administrative a été ouverte.
Lors du congrès des Régions de France, Gérard Larcher a indiqué que la chambre haute allait revoir la copie du gouvernement concernant l’effort demandé aux collectivités dans le budget « pour ne pas affaiblir celles qui représentent « 70 % de l’investissement public ».
Le
Le direct
Jean-Claude Casadesus, la musique classique en partage
Jean-Claude Casadesus, la musique classique en partage