Aides aux entreprises : Rodolphe Saadé assure qu’il n’a pas été aidé par un cabinet d’avocats avant son audition au Sénat

Le PDG de la compagnie maritime CMA-CGM affirme ne pas faire partie des grands dirigeants d’entreprise qui ont été épaulés par le cabinet August Debouzy en amont de leurs auditions au Parlement, comme le révélait ce lundi La Lettre.
Guillaume Jacquot

Temps de lecture :

2 min

Publié le

Mis à jour le

Le Parlement est une « zone de non-droit ». C’est ce qu’estiment deux avocats d’affaire cités par le site d’information La Lettre. Le média d’investigation révèle ce lundi 12 mai que le cabinet August Debouzy va dispenser une session de formation en direction des chefs d’entreprise, de plus en plus sollicités ces derniers mois à l’Assemblée nationale et au Sénat, dans le cadre de missions d’information ou de commissions d’enquête.

Les deux associés du cabinet, Nicolas Baverez et Vincent Brenot, estiment que ces instruments du contrôle parlementaire « conçus pour contrôler l’action du gouvernement et évaluer les politiques publiques, sont aujourd’hui détournés de leur objet pour intervenir dans la stratégie des entreprises privées et mettre en cause leurs dirigeants ». Les deux juristes veulent donc préparer les dirigeants économiques à ce type d’exercice, et « limiter le risque d’y voir leur responsabilité exposée ».

L’information n’a pas échappé au binôme sénatorial qui anime depuis le début de l’année la commission d’enquête sur l’utilisation des aides publiques versées aux grandes entreprises, le rapporteur Fabien Gay (PCF) et le président Olivier Rietmann (LR). Ce dernier a profité de l’audition sous serment de Rodolphe Saadé, le PDG de l’armateur CMA-CGM, auditionné ce 12 mai en début de soirée, pour lui demander s’il avait été approché par un cabinet d’avocats pour préparer l’audition. « C’est non », a répondu l’homme d’affaires, relancé sur cette question en fin d’audition. « Je compte beaucoup sur les talents des collaborateurs, pour préparer tous ces documents, et le travail a été très bien fait », a-t-il expliqué.

Selon La Lettre, TotalEnergies et Sanofi — deux entreprises qui ont été entendues par la commission d’enquête il y a plusieurs semaines — ont fait partie à un moment donné du portefeuille de clients du cabinet en question.

Partager cet article

Dans la même thématique

Aides aux entreprises : Rodolphe Saadé assure qu’il n’a pas été aidé par un cabinet d’avocats avant son audition au Sénat
8min

Parlementaire

Débats thématiques sur le budget : l’idée « iconoclaste » de Sébastien Lecornu crée « la confusion » et revient à « tordre la Constitution », accusent les sénateurs

Pour tenter de trouver une voie de passage sur le budget, Sébastien Lecornu va organiser, pour le moment à l’Assemblée, des débats suivis d’un vote, au moment où le Sénat entame l’examen du budget. Pour les sénateurs, il cherche surtout à faire « diversion », alors que le gouvernement Lecornu « est dans un triangle des Bermudes ». Aucun débat n’est prévu pour l’heure au Sénat, qui tient à ne pas changer son calendrier budgétaire.

Le

Aides aux entreprises : Rodolphe Saadé assure qu’il n’a pas été aidé par un cabinet d’avocats avant son audition au Sénat
4min

Parlementaire

Le Sénat adopte le projet de loi de finances de fin de gestion pour 2025

Ce mardi, le Sénat a adopté le projet de loi de finances de fin de gestion pour 2025, avec quelques modifications à la marge. Ce texte technique permet d’arrêter les comptes pour l’année qui vient de s’écouler. Il doit maintenant être discuté en commission mixte paritaire, alors que l’Assemblée nationale a rejeté le texte le 18 novembre dernier.

Le

Aides aux entreprises : Rodolphe Saadé assure qu’il n’a pas été aidé par un cabinet d’avocats avant son audition au Sénat
3min

Parlementaire

Débats thématiques sur le budget : Jean-François Husson dénonce l’« initiative intempestive » de Sébastien Lecornu, qui met de la « cacophonie »

Le rapporteur général du budget au Sénat, le sénateur LR Jean-François Husson, accueille sèchement l’idée du premier ministre, qui propose de rencontrer à nouveau les forces politiques et d’organiser au Parlement des débats, suivi d’un vote, en parallèle de l’examen du budget, pour tenter d’avancer vers des compromis.

Le

Aides aux entreprises : Rodolphe Saadé assure qu’il n’a pas été aidé par un cabinet d’avocats avant son audition au Sénat
9min

Parlementaire

Suppression de la taxe sur les entreprises, taxe sur les petits colis, impôt sur le revenu, énergie : comment la majorité sénatoriale va modifier le budget

Après le rejet du budget 2026, la majorité sénatoriale LR-centriste va imprimer sa marque sur le texte. Visant les 4,7 % de déficit, elle va revenir sur 4 milliards d’euros de surtaxe sur les entreprises. Le coût sera compensé dans le budget de l’Etat. Le rapporteur Jean-François Husson va réduire le crédit d’impôt pour les services à domicile. Les sénateurs LR veulent maintenir le gel de l’impôt sur le revenu, à l’exception de la première tranche.

Le