Arrêts maladie des fonctionnaires : revenir sur la baisse des indemnités ne serait « pas sérieux », assure François Bayrou

Lors des questions au gouvernement, au Sénat ce 22 janvier, le Premier ministre François Bayrou a indiqué qu’il n’était pas favorable à céder sur la diminution de la prise en charge des indemnités journalières versées aux fonctionnaires, en cas d'arrêt maladie.
Guillaume Jacquot

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Le gouvernement a fait une série de pas en direction des socialistes dans la réécriture du budget 2025. « Pourtant, le compte n’y est toujours pas », a déploré le président du groupe socialiste au Sénat, Patrick Kanner, ce 22 janvier. « Il ne reste que sept jours avant la date cruciale de la commission mixte paritaire et les manques sont nombreux », a-t-il mis en garde.

Dernier sujet de discorde apparu samedi : la diminution de 10 % des indemnités journalières versées aux fonctionnaires en arrêt maladie de moins de trois mois. Le Sénat a voté cette disposition, proposée par le gouvernement par voie d’amendement.

Matignon ne compte pas céder sur cette mesure, qui pourrait dégager 900 millions d’euros d’économies par an. « C’est un impératif si on veut retrouver l’équilibre, ou le meilleur équilibre possible de notre budget de la Sécurité sociale », a répondu François Bayrou. « Est-ce que nous abonnons cela ? Je ne crois pas que cela serait raisonnable. Je ne crois pas que ce serait sérieux. » François Bayrou a en outre rappelé que le gouvernement n’a pas souhaité soutenir la piste du relèvement du délai de carence à trois jours pour les fonctionnaires, que défendait la droite.

« Je ne crois pas qu’on puisse dire qu’il suffit de tirer des chèques »

Le chef du gouvernement a par ailleurs rappelé à son interlocuteur qu’il avait accepté de revenir sur les suppressions de postes dans l’Education nationale et qu’il consentait à relever les moyens consacrés à la santé. « Est-ce qu’il existe un puits sans fond dans lequel on pourrait aller rechercher des crédits pour répondre à toutes les autres questions ? Non. Je ne crois pas qu’on puisse dire qu’il suffit de tirer des chèques pour que notre pays résolve les questions qui sont devant lui. »

Les deux autres questions précises du président de groupe socialiste n’ont pas trouvé de réponse. La première portait sur les intentions du gouvernement au sujet de la piste des sept heures de travail gratuites, pour financer la politique du grand âge. Plus tôt, lors du compte rendu du Conseil des ministres, la porte-parole Sophie Primas a précisé que cette idée n’est pas une position officielle du gouvernement « à ce stade ».

François Bayrou n’a pas non plus donné d’éléments de réponses sur l’avenir du projet de taxation des plus gros patrimoines. « À un moment donné, il faudra que vous fassiez des choix entre défendre les rentiers, et défendre les salariés de ce pays », a poussé Patrick Kanner.

Partager cet article

Dans la même thématique

Budget 2025 : le Conseil constitutionnel ne censure aucune disposition clé, mais écarte dix articles pour des raisons de forme
2min

Parlementaire

Narcotrafic : le Conseil constitutionnel censure certaines dispositions relatives au renseignement, comme le « dossier coffre »

Saisi par les députés insoumis, écologistes et socialistes, le Conseil constitutionnel a remis sa décision sur la proposition de loi visant à sortir la France du piège du narcotrafic. Il a censuré jeudi une poignée d'articles de la loi visant « à sortir la France du piège du narcotrafic », mais a validé, à une réserve près, le régime carcéral d'isolement prévu pour les narcotrafiquants les plus dangereux.

Le

Arrêts maladie des fonctionnaires : revenir sur la baisse des indemnités ne serait « pas sérieux », assure François Bayrou
4min

Parlementaire

Fin de vie : « Si j’étais parlementaire, je ne voterais pas cette loi », déclare Jean Leonetti, auteur du premier texte sur le sujet en 2005

Auditionné par la commission des affaires sociales, l’ancien député Les Républicains, Jean Leonetti s’est dit opposé à la proposition de loi relative au droit à l’aide à mourir, adoptée le 27 mai dernier à l’Assemblée nationale. Il redoute le manque de « garde-fous » et la difficulté de définir le « pronostic vital engagé à court terme ».

Le