Paris: Weekly session of questions to the government
Credit:Jacques Witt/SIPA/2505211910

Assouplissement du ZAN : dans une lettre, les auteurs du texte accusent François Bayrou d’« immobilisme »

Dans un courrier adressé au Premier ministre François Bayrou, les sénateurs Guislain Cambier et Jean-Baptiste Blanc réclament « d’urgence » l’inscription à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale de la loi TRACE, voté au Sénat en mars dernier, qui vise à assouplir la loi « Zéro artificialisation nette ».
Marius Texier

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

« Il arrive un moment où le silence devient une faute, et l’inaction une faute politique. Ce moment, nous y sommes ! », lance le sénateur Les Républicains, Jean-Baptiste Blanc et son collègue centriste, Guislain Cambier, en préambule de leur lettre au Premier ministre. « Les territoires veulent une trajectoire, pas une impasse ! ».

Selon les sénateurs, François Bayrou bloque le texte en « hésitant » à l’inscrire à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale. « L’Assemblée reste figée, suspendue à une décision », s’alarment les sénateurs. « Alors, pourquoi ce blocage ? Craignez-vous que la réalité du terrain vienne heurter les certitudes des bureaux parisiens ? Ou pire, que l’on reconnaisse enfin l’erreur de méthode originelle : une loi Climat-résilience votée sans étude d’impact sérieuse, à l’aveugle, et surtout sans les territoires ? L’attente dure depuis trois mois. Cela suffit ! ».

Un assouplissement de la loi ZAN

Votée en mars dernier au Sénat, après des débats houleux dans l’hémicycle, la loi TRACE – Trajectoire de Réduction de l’Artificialisation Concertée avec les Élus locaux – entend revenir sur les dispositifs de la loi ZAN, adoptée par le Parlement en 2021, qui cherche à stopper la destruction des espaces naturels et freiner l’étalement urbain d’ici 2050. Pour toute nouvelle construction, une pré-naturalisation d’une surface équivalente est requise.

Au Sénat, la majorité de droite et du centre s’est opposée à la loi ZAN pointant la complexité de son application. Les sénateurs Guislain Cambier et Jean-Baptiste Blanc, co-auteurs du texte TRACE, assurent ne pas vouloir revenir sur l’objectif de Zéro Artificialisation Net en 2050 que « personne ne conteste », mais souhaitent une « meilleure concertation avec les élus locaux ».

« Être au rendez-vous »

« Le ZAN reste technocratique, rigide et aveugle aux réalités de terrain », jugent-ils. « L’Etat, dans bien des cas, en est le premier fossoyeur par sa mise en œuvre inégale et ses injonctions contradictoires ». Selon eux, le texte freine la transition écologique. « Une pénurie de foncier s’installe, avec pour corollaires : blocage de projets de logements, gel d’initiatives industrielles, et obstacles au déploiement des infrastructures nécessaires à la transition écologique ».

Pointant « l’immobilisme » du Premier ministre, les deux sénateurs mettent au défi François Bayrou d’être au « rendez-vous » (en inscrivant le texte TRACE à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale), devant la « défiance qui gronde, où les territoires demandent qu’on les écoute enfin ».

Partager cet article

Dans la même thématique

Assouplissement du ZAN : dans une lettre, les auteurs du texte accusent François Bayrou d’« immobilisme »
5min

Parlementaire

Fiscalisation des indemnités pour les affections de longue durée : le Sénat revient partiellement sur la mesure et vote une exonération de 50 %

Alors que le gouvernement voulait fiscaliser les indemnités journalières pour les personnes en affection de longue durée, qui sont actuellement totalement exonérées, le Sénat a adopté un amendement de compromis, qui prévoit une exonération de 50 %. Le ministre Roland Lescure a émis un avis favorable sur cet amendement.

Le

Assouplissement du ZAN : dans une lettre, les auteurs du texte accusent François Bayrou d’« immobilisme »
6min

Parlementaire

Impôt sur Netflix, Google ou Amazon, taxe sur la publicité sur les réseaux sociaux : le Sénat relève la fiscalité des géants du numérique

Le Sénat veut faire payer les géants du numérique. Dans le cadre de l’examen du budget, les sénateurs ont adopté un amendement visant à taxer les GAFAM, afin de financer la modernisation des infrastructures numériques. Ils ont aussi adopté une taxation sur les revenus issus des publicités diffusées sur les réseaux sociaux.

Le