Après la censure du gouvernement Barnier ce mercredi, Alexandre Ouizille, sénateur socialiste, a réitéré la proposition des groupes du Nouveau Front Populaire (NFP) au bloc central, et notamment à Jean-René Cazeneuve, député Ensemble pour la République (EPR) présent sur notre plateau : « J’appelle M. Cazeneuve à revenir au sens du vote de juillet : il y a eu des désistements au second tour face au RN, donc il faut conclure un accord de non-censure entre les forces qui se sont désistées. Si le bloc central revient à des meilleurs sentiments on peut rediscuter avec un gouvernement de gauche, ouvert sur une assemblée de front républicain, et qui s’engage à ne pas utiliser le 49-3. C’est une proposition sur la table, je n’en vois pas d’autres ce soir. » Il est rejoint par le député LFI Hadrien Clouet : « La gauche est celle qui a la légitimité démocratique dans le pays. ça ne veut pas dire que l’on va passer tout le monde au rouleau compresseur. Il y a des sujets où l’on trouvera des majorités et d’autres où il n’y en aura pas, et puis on avance. »
Le député macroniste Jean-René Cazeneuve ne l’entend pas exactement de cette oreille : « Nous, on est d’accord avec cette méthode, on a proposé depuis le début de rassembler l’arc républicain du PS aux LR. Mais le PS doit décider, soit il gouverne avec le bloc central, soit avec LFI, or Jean-Luc Mélenchon a dit dès juillet ‘le programme du NFP, rien que le NFP.’ » Une période à laquelle il avait aussi dit « qu’il ne faisait pas de la participation ministérielle des insoumis » un prérequis, s’empresse de préciser le sénateur socialiste.
Du côté de la droite sénatoriale, Jean-François Husson semble lui aussi écarter tout soutien à un gouvernement comprenant des ministres insoumis. « LFI a des valeurs qui ne sont pas du tout les miennes et fait peur par ses prises de position inentendables et inacceptables. Je regrette que le PS continue d’être accroché aux Insoumis », lâche clairement le rapporteur général du budget au Sénat. « Il va falloir agir vite, avec une équipe restreinte », poursuit-il, en suggérant la formation d’un gouvernement d’union excluant « les extrêmes », dont la priorité serait d’arriver à faire passer les textes budgétaires au Parlement dans les temps.