« Bon vent ! » lance Clara Chappaz, ministre déléguée chargée de l’Intelligence artificielle et du Numérique à l’adresse des sites pornographiques qui ont annoncé bloquer leur plateforme en France. « S’ils ne veulent pas protéger nos enfants alors qu’ils s’en aillent. C’est inacceptable ce coup de pression qu’ils nous mettent ».
Hier, Aylo, l’éditeur de sites pornographiques a annoncé bloquer ses sites comme Pornhub, RedTube ou encore Youporn pour protester contre la législation qui les contraint à vérifier efficacement l’âge de leurs visiteurs. Promulguée en mai 2024, la loi dite SREN entend protéger, notamment les plus jeunes, de la pornographie via des systèmes de vérification d’âge. Normalement, aucun contenu pornographique ne peut plus être affiché tant que l’utilisateur n’a pas été contrôlé par un système robuste en « double anonymat ». Ce système doit permettre de mettre un intermédiaire entre l’utilisateur et le site pornographique pour s’assurer d’une vérification de l’âge.
« Personne n’est au-dessus des lois de la République »
« La vérification ne doit plus seulement être de cliquer sur un bouton », prévient la ministre qui reproche aux sites pornographiques de ne faire aucun effort. « C’est comme mettre une porte devant une boîte de nuit et de dire, les enfants n’ont qu’à pas la pousser. Comme un videur en boîte de nuit, il nous faut aujourd’hui une vérification d’âge ».
Selon les chiffres de l’Arcom, dès 12 ans, plus de la moitié des enfants se rend en moyenne chaque mois sur des sites pornographiques. « Je refuse que nos enfants grandissent avec la pornographie », assure la ministre. Désormais, les sites pornographiques qui ont stoppé le visionnage de leurs contenus affichent une photo de Marianne indiquant que « la liberté n’est pas un bouton off ».
« Pour moi, ce symbole de Marianne évoque la République », réagit Clara Chappaz. « Un symbole qui dit que personne n’est au-dessus des lois de la République ».