Budget 2025 : les socialistes se félicitent d’avoir épargné « un certain nombre de souffrances aux Français »

Les socialistes, qui siègent à la commission mixte paritaire sur le projet de loi de finances, considèrent avoir arraché un certain nombre de « victoires ». « Nous sommes une gauche du compromis, de la réalité, et non pas de protestation infertile », tonne le patron du groupe au Sénat, Patrick Kanner, en réponse aux critiques de la France insoumise.
Guillaume Jacquot

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À quelques minutes de la fin d’une longue commission mixte paritaire (CMP) sur le budget 2025, les socialistes se montrent satisfaits d’avoir réussi à peser sur une partie des équilibres budgétaires ce 31 janvier. « Il se confirme que ce budget n’est pas le nôtre, que le seul rôle que nous pouvions tenir, comme nous le faisons depuis des mois, c’est d’avoir épargné un certain nombre de souffrances aux Françaises et aux Français », a fait savoir le président des députés socialistes, Boris Vallaud.

Les quatre socialistes (trois titulaires et un suppléant) présents dans la CMP estiment que la suppression d’un article restreignant l’accès à l’aide médicale d’Etat, introduit par le Sénat en décembre, constitue une « victoire politique et morale ». La réduction des moyens alloués à ce dispositif, destiné aux étrangers en situation irrégulière, a été ramené de 200 millions à 111 millions d’euros. « Nous ne sommes évidemment pas satisfaits d’une baisse des crédits, tels qu’ils avaient été prévus par Michel Barnier, car ce serait une faute morale », a réagi Boris Vallaud. « La ligne relative à l’AME est pour nous insuffisante, mais c’est une ligne ouverte, en fonction des besoins, elle pourra être développée », a ajouté son homologue au Sénat, Patrick Kanner.

« Nous verrons s’il y a lieu de censurer ou pas »

Les deux présidents ont également répondu aux commentaires des Insoumis, mécontents des négociations menées par les socialistes. « Nous sommes une gauche du compromis, de la réalité, et non pas de protestation infertile », rétorque Patrick Kanner, qui évoque des « critiques déplacées ». « Ceux qui font le parti d’avoir moins ou d’avoir tout, prennent le risque d’avoir moins », ajoute Boris Vallaud.

Depuis la motion de censure du 4 décembre, les socialistes estiment avoir arraché un certain nombre de victoires : retrait des suppressions de 4000 postes d’enseignants ou de 500 agents à France Travail, moyens en plus pour la Justice, annulation des déremboursements de médicaments ou de consultations, réouverture du dossier des retraites, ou encore moyens supplémentaires pour l’hôpital. « Nous attendons avec beaucoup d’impatience la création d’une taxe sur les hauts patrimoines promise par le gouvernement. Il y a encore des chantiers en cours sur lesquels nous allons nous investir », précise Patrick Kanner.

Tous ces gains seront-ils suffisants pour convaincre le PS de ne pas voter la censure la semaine prochaine ? « Nous regarderons où nous en sommes et nous verrons s’il y a lieu de censurer ou pas. C’est une discussion collégiale que ne se règle pas devant les caméras », a simplement précisé Boris Vallaud.

Les députés PS vont se réunir dans la soirée. Un bureau national, potentiellement au cours du week-end, va trancher sur la stratégie à adopter. Selon deux parlementaires ayant siégé dans la CMP, une majorité de députés socialistes ne seraient pas favorables à une censure. « Ce budget n’est pas bon mais quelle serait la situation de la France si y’avait pas de budget ? » s’interroge l’un d’entre eux, inquiet par la hausse du nombre de plans sociaux. D’ici le vote à l’Assemblée nationale, les socialistes espèrent obtenir de nouvelles concessions. « On va essayer de gagner quelques améliorations ce week-end avec le gouvernement, sur le pouvoir d’achat. Mais ça ne sera pas simple », détaille un socialiste.

Images : LCP-Assemblée nationale

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