Paris: Michel Barnier declaration politique generale Senat
Le Premier ministre Michel Barnier a prononce, le mercredi 2 octobre 2024, sa declaration de politique generale - DPG, devant les senateurs au Senat, a Paris. Paris, FRANCE - 02/10/2024 On Wednesday 2nd October 2024, French Prime Minister Michel Barnier delivered his general policy statement - DPG, before senators at the Senate in Paris. Paris, FRANCE - 02/10/2024//04HARSIN_MBARNIERPOLITIQUEGENERALESENAT011/Credit:ISA HARSIN/SIPA/2410021553

Budget 2025 : quand débutera l’examen du texte au Sénat ?

Les prochains débats à l’Assemblée nationale sur le projet de loi de finances pour 2025 auront lieu le 5 novembre. La semaine dernière, plusieurs amendements des députés de gauche et du bloc central ont été adoptés, donnant lieu à une refonte du projet de loi de finances initial. Si l’examen du budget par les sénateurs débutera le 25 novembre, ce calendrier est susceptible d’être bousculé par le recours au 49.3.
Camille Gasnier

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Le projet de loi de finances pour 2025 poursuit son chemin législatif. Samedi soir, après six jours d’échanges mouvementés dans l’hémicycle, les députés ont interrompu leurs débats sur la partie « recettes » du budget, alors qu’ils leur restaient près de 1 507 amendements à étudier sur 3 650 initialement déposés.

Six jours de débats au cours desquels le texte du gouvernement a été détricoté par l’adoption de plusieurs amendements de la gauche et du bloc central. Parmi les modifications marquantes du texte figurent la défiscalisation des pensions alimentaires des parents ayant la garde de leur enfant, le renforcement de l’« exit tax », la pérennisation de la contribution, initialement temporaire, des hauts revenus, l’adoption de multiples impôts et taxes sur les revenus du capital et du patrimoine, l’annulation du malus automobile pour les véhicules à essence et diesel ou encore l’abandon de la hausse de la taxation sur l’électricité.

Quels sont les délais d’examen d’un projet de loi de finances ?

Des délais très serrés sont imposés par l’article 40 de la loi organique relative aux lois de finances (LOLF). La loi de finances pour 2025 doit être promulguée par le Président de la République et publiée au Journal officiel au plus tard le 31 décembre 2024. D’ici là, le Parlement a 70 jours pour se prononcer.

L’examen par l’Assemblée nationale doit se dérouler dans un délai de 40 jours à compter du dépôt du projet de loi de finances. Dans le cas où les députés n’auraient pas réussi à procéder au vote dans ce délai, si l’article 47 de la Constitution n’est pas utilisé, c’est le texte initialement présenté par le Gouvernement, « modifié le cas échéant par les amendements votés par l’Assemblée nationale et accepté par lui », qui est transmis au Sénat. Il en va de même en cas de rejet du texte par l’Assemblée nationale.

Le Sénat a ensuite un délai de 20 jours pour examiner le budget. Si les deux chambres votent le texte en des termes différents, une commission mixte paritaire est convoquée. Il est ensuite renvoyé aux deux assemblées pour l’adoption finale. En cas de non-respect du délai de 70 jours, les dispositions du texte peuvent entrer en vigueur par ordonnance.

Les prochaines dates clés du calendrier budgétaire

L’examen du texte à l’Assemblée nationale reprendra le 5 novembre pour le vote de la partie « recettes » et les débats sur la partie « dépenses ». En effet, l’article 42 de la LOLF dispose que « la seconde partie du projet de loi de finances de l’année [relative aux recettes] […] ne peut être mise en discussion devant une assemblée avant l’adoption de la première partie ».

Conformément aux délais prévus par la LOLF, il devra être transmis au Sénat d’ici le 21 novembre. L’examen du budget par la Haute assemblée devrait commencer le 25 novembre.

Le gouvernement va-t-il déclencher l’article 49 alinéa 3 ?

Toutes ces dates pourraient néanmoins être remises en cause en cas de 49.3. Mercredi dernier, le Conseil des ministres a autorisé Michel Barnier à utiliser cet article de la Constitution. Hier, dans un entretien donné hier au Parisien, Maud Bregeon, a assuré ne pas vouloir « céder à la facilité du 49.3 ». La porte-parole du gouvernement a estimé que « le temps du débat est un moment de grande clarification qui permet aussi de bâtir des compromis ». Pour rappel, depuis la révision constitutionnelle du 23 juillet 2008, le Premier ministre peut invoquer l’article 49 alinéa 3 de la Constitution autant de fois qu’il le souhaite dans le cadre des projets de loi de finances ou de financement de la Sécurité sociale. En dehors de ces cas, il ne peut l’utiliser que sur un seul texte durant la session ordinaire.

Partager cet article

Pour aller plus loin

Dans la même thématique

Photo illustration un stand de France travail
6min

Parlementaire

Fraude aux allocations chômage : le Sénat autorise France Travail à accéder à des données personnelles des allocataires

Lors de l’examen du projet de loi de lutte contre la fraude fiscale et sociale, le Sénat a ajouté un article permettant à France Travail d’accéder à des données personnelles des allocataires (registre des compagnies aériennes, données de connexion, registre des opérateurs téléphoniques), pour lutter contre la fraude aux allocations chômage. Une mesure qui interroge sur son caractère attentatoire à la vie privée des usagers.

Le

Budget 2025 : quand débutera l’examen du texte au Sénat ?
6min

Parlementaire

Projet de loi anti-fraudes : ces dispositions qui ravivent le clivage droite-gauche au Sénat

Le Sénat examine depuis mercredi le projet de loi pour lutter contre les fraudes fiscales et sociales. Les membres de la majorité sénatoriale de droite et du centre ont amendé le texte, lui ajoutant des mesures qui font débat, comme la possibilité pour France Travail de suspendre les allocations chômage en cas d’ « indices sérieux » de fraude.

Le

Budget 2025 : quand débutera l’examen du texte au Sénat ?
4min

Parlementaire

Budget 2026 : face aux inquiétudes, la ministre des sports promet de « continuer à écouter et à accompagner le monde associatif ».

Auditionnée pour la première fois au Sénat, la ministre des Sports, de la jeunesse et de la vie associative, Marina Ferrari a défendu un budget 2026 jugé « perfectible » mais « bâti pour répondre aux besoins du monde sportif et associatif ». Une défense qui peine à rassurer les parlementaires, inquiets des coupes drastiques qui frappent les associations, déjà fragilisées par la baisse des subventions et l’épuisement des bénévoles.

Le