Hervé Marseille, le président du groupe centriste au Sénat, dénonce un manque total de dialogue entre l’exécutif et le Parlement. « Depuis la déclaration de politique générale, nous n’avons eu aucun signe du gouvernement, pas de son, pas d’image, pas SMS, pas un mot. Donc aucune visibilité, aucun dialogue », dénonce-t-il. Selon le sénateur des Hauts-de-Seine, cette opacité est d’autant plus préoccupante que les parlementaires entament un cycle budgétaire complexe : « Beaucoup font preuve de responsabilité, mais on a déjà neuf milliards d’euros de dépenses supplémentaires votées. C’est très inquiétant. » Face à cette situation, la majorité sénatoriale prépare un contre-budget : « Nous travaillons depuis plusieurs mois à formuler nos propositions pour le budget de la Nation et le budget social, mais sans aucune visibilité sur les intentions du gouvernement », explique Hervé Marseille, qui s’interroge sur la méthode de l’exécutif.
Il conclut amèrement au micro de Public Sénat : « Le problème ne vient pas de nous. On ne refuse pas de communiquer avec le gouvernement, mais encore faudrait-il qu’il y ait quelqu’un au bout du fil. »
Le débat budgétaire s’est ouvert ce lundi en commission à l’Assemblée nationale dans un climat de grande incertitude. L’examen de la première partie du budget de l’État pour 2026 débute dans un contexte inédit. Pour la première fois sous la Ve République, le gouvernement a choisi de renoncer au 49.3. Les députés disposent de 70 jours pour adopter le texte, sous la menace d’une adoption par ordonnances si les délais sont dépassés. Dans une Assemblée morcelée, les débats s’annoncent houleux. À droite, la fronde s’organise. Le président des Républicains Bruno Retailleau a jugé mardi, dans Le Figaro, que le projet de budget du gouvernement est « invotable pour la droite »