Tout juste installé, le ministre chargé des Relations avec le Parlement, Laurent Panifous, s’attelle à la tâche dans un contexte politique particulièrement exigeant.
« Les premiers jours, le gouvernement a dû se concentrer sur la question de la censure, très présente dans le débat public. C’était nécessaire, mais désormais, nous entrons pleinement dans le travail parlementaire », explique-t-il au micro de Public Sénat, pour sa première interview.
Le ministre souligne la nécessité d’un dialogue étroit avec la chambre haute pour mener à bien les discussions budgétaires. « J’ai déjà rencontré le président du Sénat, Gérard Larcher, et pris attache avec plusieurs présidents de groupe. Nous entretiendrons des relations très étroites avec les sénateurs qui sont parfaitement indispensables. »
Alors que le projet de loi de finances (PLF) poursuit son parcours à l’Assemblée nationale, Laurent Panifous rappelle que « le Sénat aura, lui aussi, tout son rôle à jouer ». Face aux critiques sur le rythme des débats, il écarte toute manœuvre dilatoire : « Nous prenons le temps nécessaire pour faire un travail précis. Et il n’a échappé à personne qu’il n’y a pas de 49.3, et l’absence de 49.3 change les règles du jeu. »
Faire adopter un budget sans recours à l’article 49.3, dans un paysage politique fragmenté, constitue selon lui « une nouvelle méthode de travail, c’est une vraie rupture ». Le ministre souligne que « le président Larcher a redit qu’il tenait à ce que les délais soient parfaitement tenus et nous y veillons », tout en reconnaissant qu’« il faut accepter que cela prenne un peu de temps. Il y a des sujets pour lesquels on pourra peut-être aller un peu plus vite ». Et de conclure : « Mais en attendant, aujourd’hui, constatons et apprécions le fait qu’il y a un travail de qualité qui est fait à l’Assemblée, et je n’ai aucun doute qu’il y aura également un travail de qualité qui sera fait au Sénat. »
Quant à la possibilité d’un recours aux ordonnances pour adopter le budget, le ministre se montre catégorique : « C’est beaucoup trop tôt pour évoquer ces hypothèses. Commencer à parler de l’après, ça sous-entend qu’on a déjà une stratégie pour éviter le Parlement. Ce n’est pas le cas. L’absence de 49.3 donne le pouvoir au Parlement. »