Si dans son ensemble, le budget de l’enseignement scolaire présenté par le gouvernement est stable (+ 1 % par rapport à 2025), à la suppression de 4 000 postes d’enseignants (voir notre article) est venu s’ajouter un coup de rabot dans les crédits des différents organismes rattachés à l’Education nationale. En séance, le rapporteur LR des crédits de l’Enseignement scolaire, Olivier Paccaud, a proposé de réduire les crédits de trois « opérateurs » rattachés à l’Education nationale : le CNED (qui assure l’enseignement et la formation à distance), l’Onisep (chargé de l’information des élèves sur l’orientation) et le réseau Canopé (chargé de la formation des professeurs).
« Ces organismes vont finir en rupture de trésorerie », avertit le ministre
Estimant que ces organismes pouvaient parfois faire « doublon » avec d’autres institutions chargées de politiques publiques similaires, le rapporteur a ainsi défendu une « volonté de faire des économies » qui s’est heurtée aux objections du ministre de l’Education nationale, Édouard Geffray. « Si on retire autant de crédits à ces organismes, ils vont finir en rupture de trésorerie, ce qui va provoquer des restructurations et nous coûter plus cher que les crédits que l’on veut économiser. J’entends les risques de doublons mais laissons-nous le temps de repenser certaines articulations », a défendu l’ancien directeur général de l’enseignement scolaire.
« Mission après mission, on voit que les économies, c’est pour demain. Est-ce qu’on ne pourrait pas défendre les politiques publiques plutôt que ceux qui les font », a fustigé le sénateur LR Max Brisson face aux protestations de la gauche. « Dans 10 jours nous débattrons des risques des réseaux sociaux pour les adolescents. Or le seul opérateur qui fait de l’éducation numérique c’est Canopée. Donc là nous allons les affaiblir pour dire dans 10 jours qu’il va falloir les accompagner », a fait valoir la sénatrice socialiste Colombe Brossel.
Les 20 millions d’euros que le rapporteur voulait soustraire aux crédits alloués au réseau Canopé ont finalement été préservés par la haute assemblée, mais le CNED et l’Onisep n’ont pas eu la même chance et se sont vus retirer respectivement 15 et 5 millions d’euros.