Budget : les parlementaires communistes présentent 20 mesures pour répondre à l’urgence sociale et fiscale 

Abrogation de la réforme des retraites, augmentation du SMIC à 1 600 euros net ou retour de l’ISF, voici quelques-unes des propositions formulées par les élus communistes dans une proposition de loi qui s’apparente à un contre-budget. Une réponse à un « projet de loi de finances de droite » à la veille de la réunion de la commission mixte paritaire sur le budget, le 30 janvier.
Henri Clavier

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

20 propositions sociales et fiscales aux allures de contre-budget. Insatisfaits par le projet de loi de finances qui sera débattu en commission mixte paritaire à partir du 30 janvier, les parlementaires communistes déposent ce mercredi 29, une proposition de loi pour répondre aux urgences sociales et fiscales. 

Le texte reprend les priorités de la gauche et appelle le gouvernement à « libérer l’initiative parlementaire ». « Il fallait que le gouvernement propose un nouveau budget. Au final on est dans une compilation de trois budgets, Attal, Barnier et Bayrou », avance Pascal Savoldelli, sénateur du Val de Marne, pour justifier la présentation de cette proposition de loi à la veille de la commission mixte paritaire. « La question porte sur l’architecture globale », confirme la présidente du groupe communiste au Sénat, Cécile Cukierman. Cette dernière rappelle que les communistes ont présenté leurs priorités au gouvernement durant leurs échanges à Bercy avec Eric Lombard et Amélie de Montchalin. 

Des mesures sociales qui reprennent le programme du NFP 

La proposition de loi des communistes reprend largement le programme du Nouveau Front populaire et propose notamment l’abrogation de la réforme des retraites et des derniers décrets sur l’assurance chômage. Le texte propose également de revaloriser le SMIC à hauteur de 1 600 euros net mensuels, d’augmenter le point d’indice de 10 % pour les fonctionnaires ainsi que d’indexer les salaires sur l’inflation. « Ce que nous faisons, c’est dix mesures d’urgence sociales et fiscales pour respecter le choix des Français dans les urnes », explique Pascal Savoldelli. 

D’autres mesures clés sur le pouvoir d’achat sont également inscrites dans le texte. Les parlementaires soumettront notamment le blocage des prix sur les produits alimentaires, le blocage des loyers et le financement d’un grand plan de construction de logements publics. 

Réduire le déficit en augmentant les recettes 

Sur le volet fiscal, le député Nicolas Sansu s’inquiète des « inégalités de patrimoine qui n’ont jamais été aussi élevées », tandis que Cécile Cukierman veut réduire le déficit public en agissant sur les recettes fiscales. Pour cela, les communistes veulent revoir la fiscalité sur l’héritage, créer une taxe sur les hauts revenus et rétablir un impôt sur la fortune. Par ailleurs, le doublement de la taxe sur les transactions financières, le rétablissement d’un impôt sur les sociétés à hauteur de 33 % ainsi que l’abrogation et la modification de certaines niches fiscales figurent dans le texte. 

Si ces propositions ne devraient pas figurer dans le compromis issu de la commission mixte paritaire, Pascal Savoldelli appelle tout de même le gouvernement à « ouvrir une voie concrète à un certain nombre de propositions que nous faisons » en annonçant « un projet de loi de finances rectificative ». 

 

Partager cet article

Dans la même thématique

Proposition de loi relative a la
9min

Parlementaire

La réforme de l’audiovisuel public adoptée dans la douleur au Sénat : retour en 5 actes sur des débats électriques

EN VIDÉOS - Les élus ont adopté la mise en place d’une holding « exécutive » pour chapeauter France Télévisions, Radio France et l'Ina (Institut national de l'audiovisuel). Après des échanges tendus et face à « l'obstruction » des oppositions, le gouvernement à choisi d’activer le « vote bloqué », une manœuvre constitutionnelle vilipendée par la gauche.

Le

vote
2min

Parlementaire

La réforme de l’audiovisuel public adoptée par le Sénat à l’issue de débats particulièrement houleux

Le Sénat a adopté en seconde lecture, vendredi 11 juillet, la réforme de l’audiovisuel public, un texte qui prévoit de rassembler dans une même holding France Télévisions, Radio France et l’INA. Les débats ont été marqués par les tentatives d’obstruction parlementaire de la gauche, poussant le gouvernement à déclencher un « vote bloqué » sur l'ensemble du texte.

Le

rachida
6min

Parlementaire

Attaques contre Rachida Dati et obstruction parlementaire : les débats sur l’audiovisuel public patinent au Sénat

La réforme de l’audiovisuel public ira-t-elle au bout de sa seconde lecture au Sénat ? La gauche sénatoriale, fermement opposée à cette proposition de loi soutenue par Rachida Dati, a multiplié les manœuvres parlementaires pour ralentir l'examen de ce texte jeudi. Un véritable supplice chinois pour la ministre de la Culture et la majorité sénatoriale de droite et du centre, alors que la session parlementaire est supposée s’arrêter vendredi soir.

Le

Budget : les parlementaires communistes présentent 20 mesures pour répondre à l’urgence sociale et fiscale 
5min

Parlementaire

Marchés publics : un rapport sénatorial dénonce un « recours massif » de l’Etat aux GAFAM

Le rapport de la commission d’enquête sur la commande publique met en lumière un déficit de pilotage de l’Etat en la matière. Les sénateurs appellent à utiliser ce « levier » de souveraineté en déclinant des mesures de l’échelon des collectivités à l’échelon européen. Ce travail pourrait donner lieu à deux propositions de loi à la rentrée.

Le