Commission d’enquête sur les aides aux entreprises : « tous les grands patrons ou quasiment tous jouent le jeu », salue Fabien Gay (PCF)

Sur le plateau de l’émission « En direct du Sénat », le sénateur communiste Fabien Gay est revenu sur les auditions des grands patrons qu’il mène dans le cadre de la commission d’enquête sur les aides publiques aux entreprises. Pour lui, « c’est un débat d’intérêt général ».
Marius Texier

Temps de lecture :

2 min

Publié le

Mis à jour le

« C’est la première fois qu’une trentaine de PDG sont auditionnés par une commission d’enquête et c’est la première fois qu’ils révèlent le montant des aides publiques », se félicite Fabien Gay. Pour le sénateur, ces auditions sont l’occasion d’avoir un « débat » et des « échanges » en toute transparence puisque, comme il l’assure, « tous les grands patrons ou quasiment tous jouent le jeu ».

« A partir de là, nous pouvons mettre sur la table la question des aides publiques et leur utilité en termes d’emplois, de maintien de l’outil industriel, de décarbonation et de stratégie industrielle », souligne le sénateur. « En face, on met les impôts, les prélèvements obligatoires et le versement de dividendes. C’est un débat d’intérêt général ».

« Même avec un rapporteur communiste, on peut avoir des échanges intéressants »

Lundi, la commission d’enquête a auditionné Rodolphe Saadé, le PDG du géant français du transport maritime CMA-CGM. Les sénateurs l’ont interrogé sur la niche fiscale « au tonnage » dont bénéficie son groupe et qui a coûté près de 5,6 milliards d’euros à l’Etat en 2023. « Lorsque l’on a une niche fiscale qui s’applique à 98 % pour une seule personne, qui a pesé sur une année plus de 5 milliards d’euros et qui a permis à un groupe de largement investir et de se diversifier, je pense qu’il est normal que nous ayons ce débat ».

Le lendemain, François-Henri Pinault, PDG du groupe de luxe Kering, était également entendu par la commission d’enquête. Si Kering n’a perçu que peu d’aides publiques directes (8 millions d’euros). « J’ai tout de même relevé une niche fiscale avantageuse de deux milliards d’euros », pointe le sénateur sans donner plus d’explications.

« Patrick Pouyanné (Directeur général de Total) a même dit que lorsque l’on aide une entreprise, celle-ci ne doit pas verser de dividendes », s’étonne encore le sénateur. « Donc même avec un rapporteur communiste, on peut avoir des échanges intéressants et trouver des pistes de travail communes ».

Partager cet article

Dans la même thématique

L’hémicycle de l’Assemblée nationale
8min

Parlementaire

« On se demande ‘à quoi sert-on ?’ » : retour sur une année parlementaire inédite, qui a démoralisé les élus

Avec l’arrivée à Matignon de François Bayrou, les parlementaires ont vu cette année l’exercice de leurs fonctions profondément modifié. Très peu de projets de loi, issus du gouvernement, et pléthore de propositions de lois, rédigées par un député ou un sénateur, dont l’impact n’est pas évalué a priori. Une situation inédite dans l’histoire de la Ve République, qui a démotivé et démobilisé les élus, et interroge sur le rôle du Parlement dans la période.

Le

FRANCE : Nestle waters scandal Perrier.
8min

Parlementaire

Nestlé Waters éclaboussé par le scandale des eaux en bouteille : retour sur la commission d’enquête du Sénat

Les enquêtes du Sénat – Retour sur le scandale Nestlé Waters, avec la commission d’enquête sur les pratiques des industriels de l'eau en bouteille. À côté du travail législatif, les sénateurs remplissent aussi une mission de contrôle de l’action du gouvernement. À l’occasion de la pause estivale, Public Sénat se replonge dans les commissions d’enquête parlementaire qui ont marqué la session écoulée.

Le