Coupes budgétaires de dernière minute : « La méthode est difficile à accepter », pointe le centriste Hervé Marseille

« Les parlementaires découvrent à la dernière minute – les ministres aussi souvent – le montant des suppressions de crédits » sur le budget, dénonce le président du groupe Union centriste du Sénat. Celui qui soutient pourtant le gouvernement de François Bayrou regrette des baisses de crédits faits de « façon uniforme, en rabotant au même niveau tous les ministères ».
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Alors que les sénateurs terminent demain l’examen du projet de loi de finances (PLF), qui a repris au Sénat la semaine dernière, les coups de rabot s’accumulent sur toutes les missions budgétaires, comme sur l’écologie (-900 millions d’euros), l’aide au développement (-2,7 milliards d’euros) ou l’enseignement supérieur et la recherche (-630 millions d’euros). Avec une méthode : le gouvernement dépose des amendements à la dernière minute, suscitant les critiques des sénateurs de gauche comme de droite (lire notre article sur le sujet).

Interrogé au micro de Public Sénat en marge des questions d’actualité au gouvernement, le président du groupe Union centriste, Hervé Marseille, critique, lui aussi, le procédé, tant sur la forme comme le fond. Le président de l’UDI fait pourtant partie du bloc de la majorité gouvernementale.

« Il y a des économies qui sont à regarder de plus près que d’autres »

Mais pour le sénateur des Hauts-de-Seine, « oui », ces coups de rabot vont parfois trop loin. « La méthode n’est pas bonne. On ne peut pas découvrir les propositions du gouvernement… Je sais bien qu’on travaille dans l’urgence, le gouvernement aussi. Franchement, la méthode est difficile à accepter. Les parlementaires découvrent à la dernière minute – les ministres aussi souvent – le montant des suppressions de crédits », dénonce Hervé Marseille.

« Personne ne disconvient, dans la majorité, qu’il faille faire des économies. Après, on n’est pas obligé de le faire de façon uniforme, en rabotant au même niveau tous les ministères », soutient le président de groupe. « On voit bien qu’en matière de logement, c’est une priorité. Derrière tout ça, il y a la construction, le bâtiment, l’artisanat. Il y a des économies qui sont à regarder de plus près que d’autres », illustre le sénateur UDI, pour qui « il faut qu’on puisse discuter ».

Mercredi, les sénateurs ont ainsi rejeté à la quasi-unanimité un amendement du gouvernement qui prévoyait près d’un milliard d’euros de coupes budgétaires sur le logement, principalement sur les crédits de MaPrimeRénov’et des aides personnalisées au logement (APL).

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